Vol Tunisair : le vidéaste allemand Josh Cahill remet ça…

 Vol Tunisair : le vidéaste allemand Josh Cahill remet ça…

Ralenti par une année et demi de pandémie Covid-19, le flight reviewing (évaluation critique des compagnies aériennes) est une discipline qui a malgré tout conservé une audience grandissante, notamment sur Youtube. Devenu référence en la matière, le vidéo blogueur Josh Cahill s’intéresse à nouveau à Tunisair dans une vidéo au titre évocateur : « Le vol le plus choquant qui soit ! ».

Il y a 1 an quasiment jour pour jour, Cahill réalisait ce qui allait devenir de loin sa vidéo la plus consultée sur la plateforme de partage vidéo avec plus de 630 mille vues à ce jour, titrée « Tunisair A330 en Business class : tout est absurde ! ». Et pour cause, ce témoignage d’une vingtaine de minutes allait attirer l’attention de l’opinion publique et des médias tunisiens, conscients de l’état de délabrement de la compagnie aérienne nationale, mais qui y ont vu l’occasion d’un sursaut au sein du transporteur.

Leurs espoirs furent rapidement déçus néanmoins par la réaction officielle de Tunisair qui avait à l’époque fait preuve d’un certain déni, préférant critiquer le messager plutôt que faire amende honorable. « I have started a little revolution », s’était alors félicité l’auteur du mini reportage, amuse par l’ampleur qu’avait pris le scandale.

 

Indignation et tristesse

Mais ce premier épisode n’était rien comparé à l’insatisfaction qu’allait susciter la deuxième expérience du youtubeur avant-hier 9 août, à bord cette fois d’un A320 de Tunisair, sur sa très fréquentée ligne en provenance d’Istanbul, une seconde « review » effectuée « à la demande générale ».

A la grande surprise du passager, d’emblée rien ne semble distinguer la business class de la classe économique à bord de l’appareil déjà vétuste malgré son âge d’une dizaine d’années seulement. Sièges souillés, repas indigent, personnel irrité, absence d’eau dans les toilettes… Josh Cahill en appelle à ses spectateurs tunisiens pour les prendre à témoin sur cet état de déliquescence qui le fait s’interroger par extension sur l’état de la mécanique de l’appareil : « N’avez-vous pas honte de cette vitrine nationale qui circule ainsi aux yeux du monde entier ? », s’exclame-t-il.

Mais ce n’est pas tout. N’ayant visiblement pas oublié son premier passage en 2020 aéroport Tunis – Carthage, le youtubeur est harcelé à son arrivée par cinq agents de la police des frontières qui auraient selon lui tenté de confisquer son matériel vidéo.

Seule éclaircie au tableau, l’espace d’accueil VIP lui réserve une consolation sous forme d’un accueil aux petits soins. « Un effort individuel du responsable des lieux », tempère cependant le vidéaste. Le lendemain, le vol sur un appareil plus récent A319, toujours Tunisair, va tout de même confirmer ce que Cahill s’était fait expliquer à propos de l’irrégularité des vols de la compagnie : « Rien à voir avec mon vol d’hier », constate-t-il, soulagé, mais toujours aussi acerbe à propos de son expérience initiale.

 

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Seif Soudani