Libye- Un trafic d’armes à grande échelle fleurit en Libye

 De grandes quantités d’armes déversées par les forces de l’OTAN selon des révélations de la presse française et mondiale pour être acheminées aux rebelles se sont volatilisées. Une partie a été rétrocédée par les rebelles eux-mêmes à différents groupes d’insurgés, et une grande quantité a tout bonnement disparu. Sans parler des dépôts d’armes appartenant à l’armée de Kadhafi qui ont été dévalisés. Résultat, des stocks énormes transitent dans la région menaçant la sécurité de l’ensemble des pays de l’Afrique du nord et du Sahel.

Ce négoce qui prolifère en Libye assurant à beaucoup un business fructueux ne semble pas prêt de s’arrêter puisque jusqu’à une date récente, les armes continuaient d’affluer. Nombreux étaient des trafiquants de drogue avant de se convertir à ce nouveau mode de commerce plus juteux par les temps qui courent.

Un article paru sur le site Acharq Alawsat dans son édition du 12 septembre relate le mode opératoire de ces commerçants de la mort qui se rendent en Libye sur les frontières avec l’Algérie ou l’Egypte pour s’approvisionner. Les armes sont ensuite revendues aux groupuscules terroristes algériens de l’Aqmi implantés en Afrique du Nord, ou aux djihadistes Palestiniens de la bande de Gaza ou encore aux Egyptiens.

Les armes coulent à flot, des armes légères et même de l’artillerie lourde, des fusils d’assaut, des mitrailleuses, des grenades et des lance-grenades, des missiles de type Sam 7 qui se vendent aujourd’hui comme des petits pains, et c’est au plus offrant. Sachez par exemple que la kalachnikov coréenne se vend actuellement au vu et au su de tous à 1.700 dollars pour être revendue en Egypte à 2.300 dollars.

Les autorités égyptiennes tout comme les algériennes ont redoublé de vigilance, accentué les postes de contrôle et renforcé leur présence tout le long des frontières. Peine perdue, puisque selon l’aveu d’un trafiquant cité par Acharq Alwasat qui se fait appeler Zied, sur 60 opérations, seule une est interceptée par les forces de l’ordre.

Des soldats du Niger, pays du Sahel directement concerné par ce trafic, ont récemment intercepté des terroristes d’Al-Qaida transportant de grandes quantités d’armes à proximité de la frontière algérienne. Des lance-grenades antichar RPG-7, des fusils d’assaut Kalachnikov, 640 kg d’explosif Semtex et 435 détonateurs auraient été saisis dans les dépôts d’armes en Libye.

Cette situation particulièrement alarmante pour les pays exposés en permanence à cause de leur frontière avec la Libye devrait alerter et faire impliquer tous les acteurs qui ont été à l’origine de ce chaos causé par le déferlement sans contrôle aucun des armes. Mais comme ils se trouvent loin, à des milliers de kilomètres, ils ne semblent pas se soucier du fait que la révolution libyenne risque de mettre au monde un monstre qui sème mort et désolation sur son passage.

Soufia Limam

Soufia Limam