Emerging Valley. « Mettre la technologie au service du bien commun »

 Emerging Valley. « Mettre la technologie au service du bien commun »

Samir Abdelkrim, fondateur d’Emerging Valley. Photo : DR

Fondateur d’Emerging Valley, le sommet Europe-Afrique sur l’innovation dont la 5e édition se tiendra le 14 décembre à Marseille, Samir Abdelkrim nous présente la genèse du projet et cette nouvelle édition qui promet énormément.

 

LCDL : Pouvez-vous nous parler de l’aventure qui a donné naissance à Emerging Valley ?

Samir Abdelkrim : Tout a démarré en 2013, alors blogueur je suis parti à la découverte de ces écosystèmes d’innovations africains qui commençaient à naître. Jusqu’en 2017 j’ai parcouru 25 pays du continent à travers une initiative collaboratrice (financée par le crowdfunding) intitulé TechAfrique.

Fin 2017 je suis revenu à Marseille après avoir écrit plus de 400 papiers, notamment pour Le Monde ou les Echos. J’ai publié un livre sur la tech africaine ‘Startup Lions’, le premier sur le sujet et j’ai voulu donner quelque chose à la cité phocéenne qui me semblait la plus légitime pour revendiquer une relation spéciale entre l’Europe et l’Afrique.

J’ai réuni l’écosystème local, les collectivités et présenté ce projet autour de l’innovation africaine. Ensemble nous avons monté Emerging Valley dont la première édition a réuni une quarantaine d’incubateurs africains avec un peu moins de 400 participants.

 

Depuis, le décollage a été fulgurant ?

Le décollage a eu lieu l’année suivante en 2018 avec près de 100 startups africaines, et plus de 1 000 participants sous le haut patronage du président de la République. La dernière édition en avril, malgré la crise sanitaire, fut une édition de résilience totalement digitale avec plus de 2 000 participants. Nous avons eu une cinquantaine de sessions avec beaucoup d’annonces faites par la commission européenne comme Thierry Breton, et les participants nous ont montré comme la tech africaine réinventait leur quotidien.

 

La prochaine édition a lieu très bientôt, le 14 décembre. Dans quelle dynamique s’inscrit-elle ?

Nous sommes dans une dynamique de préparer l’avenir avec la présidence française de l’Union européenne qui démarre le 1er janvier. Nous avons prévu de sortir un livre blanc en février 2022 avec des recommandations concrètes pour le sommet Europe-Afrique.

Pour cette édition nous allons explorer des sujets jamais traités comme le biomimétisme, comment des innovations reposent sur le vivant. La veille de l’évènement un lab de chercheurs et de startups africaines vont se réunir pour proposer le lendemain des recommandations en présence de Patricia Ricard, Sarah Toumi et la ministre de l’Innovation du Tchad.

Notre objectif pour cette édition est d’avoir un dialogue du même niveau entre le monde des startups, celui des décideurs, et d’avoir une réflexion partagée sur les enjeux de souveraineté numérique entre l’Europe et l’Afrique.

Emerging Valley permet aux écosystèmes d’Europe et d’Afrique de se rencontrer et d’établir des partenariats pour donner du sens à leurs actions. Mettre la technologie au service du bien commun, de l’humain, de la nature, de la biodiversité. Et faire un focus sur cette innovation africaine de défis, sanitaire, éducatif, d’accès à l’énergie, urbains, comment on réinvente la vie durable africaine…

 

Quelle sera la place réservée au Maghreb ?

Une place importante. Nous allons avoir une très belle délégation tunisienne avec 16 startups qui vont venir, très beau reflet de l’écosystème tunisien. On aura quelques startups marocaines dont deux que nous accompagnons avec Emerging Méditerranée, il y aura une délégation digitalisée de l’Algérie et également une startup libyenne autour de l’éducation.

 

Enfin, un mot sur la situation sanitaire qui se tend, n’est-ce pas un problème pour l’organisation d’un tel évènement ?

On a digitalisé 100% de ce qui va être retransmis, avec 4 salles entièrement digitales et deux scènes physiques sur le site de la manifestation. On a réduit fortement la jauge, l’amphithéâtre ne sera utilisé qu’à 50% de ses capacités. On fera des tests la veille pour ceux qui arrivent et bien entendu les gestes barrières seront respectés.

 

Jonathan Ardines