Perdre ses photos intimes, nouvelle maladie ?

 Perdre ses photos intimes, nouvelle maladie ?

Mathieu Thomasset / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

« 38 % des Français seraient inquiets pour leurs photos (très) intimes et 79% ne font plus confiance aux réseaux sociaux », c’est ce qui ressort d’une enquête menée pour Galeon sur la perception des Français sur le risque de cyberattaque, l’Ifop a interrogé́ du 18 au 21 mars nos concitoyens sur leurs principales inquiétudes en cas de piratage informatique de leurs données personnelles.

 

Ainsi si les Français sont très inquiets à l’idée de se faire dérober leur données bancaires à l’occasion d’un piratage, ceux d’entre eux qui sont les plus jeunes, le sont également pour le vol et la publication d’images intimes en leur possession. Ce qui fait que plus de 4 Français sur 10 disent avoir été victimes d’un piratage au moins une fois dans leur vie et 7% au cours des 12 derniers mois.

Il ressort des résultats que les Français craignent en premier lieu le vol de leurs données bancaires (88%), puis le vol d’argent (87%) et l’usurpation de leur identité (86%). Viennent ensuite, et toujours à de hauts niveaux d’inquiétude, la perte de données générales sur leur ordinateur (80%) ou encore le vol de leurs identifiants sur les réseaux sociaux (72%).

Ce sondage met également en lumière que plus du tiers des Français (38%) sont effrayés à l’idée de voir publier des photos intimes d’eux ou de leur(s) partenaire(s) nus ou dénudés qui leur auraient été dérobées par des hackers.

Ils sont même plus d’un quart (26%) à se dire très inquiets. Si les femmes sont également plus inquiètes (41%) que les hommes (36%), cette angoisse touche particulièrement les plus jeunes : 63% des 18-24 ans se sentent concernés par cette éventualité, bien plus que leurs aînés (31% des 50-34 ans sont dans ce cas).

De nombreuses études ont en effet montré une nette banalisation de l’échange de photos et vidéos intimes chez les plus jeunes : une enquête de l’Ifop publiée en février 2020 indiquait que 44% des jeunes de moins de 25 ans s’étaient déjà excités virtuellement avec un(e) partenaire via SMS, photos, vidéos ou webcam, soit 4 fois plus que les chiffres observés en 2010 (10%).

Pratique qui peut s’avérer dangereuse, en cas de piratage bien sûr mais aussi de diffusion des photos sans consentement après une rupture, le redouté « revenge porn », trame du documentaire « Ennemi intime » diffusé sur France 2, hier, mercredi 30 mars.

Contrairement aux idées répandues, si les Français raffolent des réseaux sociaux – on estime le nombre d’utilisateurs actifs à près de 50 millions dans ce pays -, ils ne leur font pas pour autant une confiance aveugle, puisqu’ils doutent de voir les Facebook, Instagram et autre Twitter bien protéger leurs données personnelles.

Il ressort de l’enquête que 79% d’entre eux n’ont pas confiance dans ces plateformes pour la préservation des informations qu’elles détiennent. Et si 21% se sentent plutôt sereins sur le sujet, ils ne sont que 3% à faire « tout à fait confiance » aux réseaux dans ce domaine de la cybersécurité.

En comparaison, nos concitoyens croient bien davantage dans les capacités de protection des hôpitaux (79%), des organismes sociaux (78%) et des banques (73%), quand bien même la proportion de personnes leur accordant toute leur confiance reste relative.

Dans le détail, les femmes ont globalement plus confiance (24%) que les hommes (16%) dans la capacité des réseaux à garder leurs données confidentielles, de même que les 18-24 ans qui sont 31% dans ce cas, soit deux fois plus que les plus de 50 ans (15%). Un écart du même type différencie les catégories sociales : 12% des plus aisés ont confiance dans les réseaux sociaux contre 25% des plus modestes.

 

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La rédaction