Défiance envers la loi « pour une école de la confiance »

 Défiance envers la loi « pour une école de la confiance »

Coup d’envoi à l’Assemblée nationale de l’examen du projet de loi « pour une école de la confiance »


Depuis hier, le projet de loi « pour une école de la confiance » est débattu à l'Assemblée nationale. Projet de loi rendant les syndicats enseignants très sceptiques.


Scepticisme


Le nouveau projet de loi « pour une école de confiance », porté par le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, est à peine débattu à l'Assemblée nationale que les syndicats enseignants appellent déjà à des mobilisations.


L'Union nationale lycéenne (UNL) prévenait déjà en novembre dernier : « La colère gronde auprès des professeurs et des personnels de l'Education nationale qui subissent également les « réformes Blanquer » ».


Réformes des lycées, du Bac, de Paroursup' et la loi ORE, autant de réformes entreprises depuis un an et demi par le ministère de l'Education ayant conduit à de nombreuses mobilisations lycéennes et étudiantes. Ces derniers sont aujourd'hui rejoints par les enseignants.


Rôle renforcé des surveillants


En novembre dernier, les syndicats craignaient un projet de loi dévastateur : « 2 650 postes seraient supprimés dans le 2nd degré à la rentrée 2019 ». Selon les premiers éléments, le projet de loi donnerait aux surveillants ou assistants d'éducation (AED) « des fonctions d'enseignement à condition de préparer les concours de recrutement dès leur deuxième année de licence ».


Pour les syndicats, cette mesure pourrait être surtout destinée à ce que les surveillants et AED puissent remplacer les enseignants, ce qui ne remplacera pas une vraie politique de recrutement.


Devoir d'exemplarité


Depuis fin 2018, l'exaspération des enseignants est grandissante face aux difficultés qu'ils rencontrent pour exercer leur métier au quotidien. Ceci s'est matérialisé par le mouvement des « stylos rouges » notamment.


Comme ces derniers, les enseignants pouvaient espérer des réponses concrètes avec ce projet de loi « pour une école de confiance ». Déception. Pour certains enseignants, lorsque le projet évoque un « devoir d'exemplarité » des personnels, cela sous-entendrait une façon de réduire leur liberté d'expression. Sous-entendu très vite écarté par le ministère de l'Education.


C'est pour toutes ces raisons et ces inquiétudes, que les syndicats d'enseignants appellent à un rassemblement dès aujourd'hui (12 février) à 11h, devant le ministère de l'Education. Mais également à poursuivre le mouvement de grève amorcé dans une dizaine d'établissement de l'Académie de Créteil.

Charly Célinain