Qatar. Retour réussi sur les marchés financiers internationaux

 Qatar. Retour réussi sur les marchés financiers internationaux

Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani


Ce sont 12 milliards USD d'obligations que le Qatar vient de mettre sur les marchés internationaux des titres de créance. Dans le détail, Doha, vient de réussir un joli coup en revenant sur les marchés internationaux de la dette avec un plan à trois tranches de 12 milliards de dollars US, répartis sur 2 milliards de dollars US sur 5 ans, 4 milliards de dollars US sur 10, et 6 milliards USD à 30 ans faisant ainsi beaucoup mieux que les Saoudiens. 


Les nouvelles obligations 2024, 2029 et 2049 proposées par le ministère des Finances pour le compte du riche émirat gazier ont été lancées à un écart final de 90, 135 et 175 points de base, respectivement, sur les obligations du Trésor américain à 5, 10 et 30 ans sous-jacentes.


«L'État du Qatar a réussi son retour sur les marchés financiers internationaux, avec un total de trois tranches (de titres obligataires), qui s'élèvent à 12 milliards de dollars», s'est félicité le département des Finances. La vente a reçu des ordres d'achats pour plus de 50 milliards de dollars, a-t-il ajouté. Les nouvelles obligations 2049 devraient être cotées au double sur les bourses de Luxembourg et de Taipei.


Le retour réussi sur le marché obligataire international pour le Qatar ne date pas d’aujourd’hui puisque déjà en 2018, l’émirat est devenu le premier souverain au monde à émettre des obligations Formosa inscrites à la bourse de Taipei.


En effet, Doha, avait levé en avril 2018, 12 milliards de dollars, obtenant le record en termes de montant pour un pays émergent clouant au pilori son rival saoudien en le dépassant de un milliard.


Même tendance pour la demande des investisseurs, qui a atteint 53 milliards de dollars, contre 52 milliards pour l'opération saoudienne.


Les Saoudiens avaient très mal pris cette performance, d’autant plus que  Riyad avait programmé sa venue sur le marché, juste avant Doha, pour couper l'herbe sous le pied des Qataris qui étaient soumis, à l’époque, à un blocus de la part de ses voisins du Golfe depuis quelques mois auparavant.


Il n’y a pas de secret, Doha, qui a toujours été mieux noté que Riyad avait mis en place des conditions avantageuses pour les investisseurs, en proposant notamment des financements à 10 ans à 170 points de base au-dessus des taux américains (contre 175 points pour Riyad).


L’annonce qatarie est donc une bonne nouvelle pour l’avenir de la région à plusieurs niveaux. Elle permet tout d’abord aux autorités du pays de tourner la page définitivement d’un blocus imposé arbitrairement par les voisins émiratis et saoudiens. Dorénavant, l’émirat, fort de ce confortable matelas financier pourra faire face à n’importe quelle crise (réelle ou artificielle) frappant le Golfe.

Aziz Cherkaoui