Qatar 2022 : Amnesty réclame à la FIFA « au moins 400 millions de dollars »

 Qatar 2022 : Amnesty réclame à la FIFA « au moins 400 millions de dollars »

Qatar – Février 2018. Des ouvriers sur le chantier de construction du stade Al-Wakrah, à environ 15 kilomètres, de Doha, conçu pour abriter les matchs de la Coupe du monde 2022. KARIM JAAFAR / AFP

A six mois du début de la Coupe du monde de football au Qatar, Amnesty International réclame à la FIFA 400 millions de dollars d’indemnisations pour les ouvriers maltraités.

 

Dans un communiqué (18 mai), l’ONG Amnesty International réclame 400 millions de dollars à la FIFA au titre de compensation pour les ouvriers maltraités au Qatar sur les chantiers liés à l’organisation de la Coupe du monde de football 2022.

Retour en décembre 2010, quand la FIFA attribuait l’organisation de la Coupe du monde à l’Etat du Golfe. Très vite s’est posée la question de la construction de nouveaux stades, de routes et de nombreuses infrastructures. Pour mener à bien ce chantier, et dans les temps, le Qatar a fait appel à des travailleurs migrants, qui représentent plus de 90% de la main-d’œuvre du pays selon l’ONG.

Atteintes aux droits

Selon les chiffres d’une enquête du Guardian (Quotidien anglais) datant de février 2021, 6 500 travailleurs migrants seraient morts dans les chantiers de construction des stades pour la Coupe du monde.

Amnesty international précise que les liens entre les morts prématurées et les conditions de travail n’ont pas été établis. Cependant, l’ONG a recueilli plusieurs témoignages d’ouvriers montrant des atteintes aux droits. Travail dans des conditions dangereuses, par des températures extrêmes, des employeurs qui ne rémunèrent pas pendant plusieurs mois, impossibilité de changer d’emploi ou de quitter le pays sans la permission de l’employeur…

Responsabilité

Si le gouvernement qatari, en concertation avec la FIFA, a mis en place des réformes juridiques pour améliorer les conditions de vie et de travail des ouvriers migrants, nombre d’entre eux estiment que rien n’a changé sur le terrain. C’est pourquoi, Amnesty international exhorte la FIFA à prendre en compte sa propre responsabilité et à travailler avec le Qatar pour prendre de nouvelles mesures et indemniser ces ouvriers victimes d’atteintes aux droits.

Pour l’ONG, « la FIFA doit réserver un montant au moins égal à la somme de 400 millions de dollars destinée à la récompense des équipes pour leur participation à la Coupe du monde ». Une somme qui pourra être investie dans des fonds d’indemnisation des travailleurs et de leurs familles, suggère Amnesty.

 

Charly Célinain