Réforme du lycée : une étude pointe la chute du nombre de filles au profil scientifique

 Réforme du lycée : une étude pointe la chute du nombre de filles au profil scientifique

Depuis 2019, en terminale, le nombre de filles ayant opté pour la spécialité mathématiques a baissé de 61 %. Photo : Illustration d’une calculatrice d’élève de terminale scientifique. Karine Péron Le Ouay / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

De moins en moins de filles avec le profil scientifique. La réforme du lycée creuse l’écart entre filles et garçons dans ces filières.

 

« Un retour en arrière de vingt ans dans la lutte contre les inégalités filles-garçons » constate une étude du collectif Math&sciences paru début octobre. Selon celle-ci, le nombre de filles ayant un profil scientifique en terminale a chuté de 28 % depuis 2019. Très difficile de ne pas faire le lien avec la réforme du lycée, voulue et mise en place à la rentrée 2019, par le ministre de l’Education nationale alors en fonction, Jean-Michel Blanquer. Adieu séries S, ES ou L, et bienvenue à une dizaine de spécialités thématiques, parmi lesquelles les élèves font désormais leur choix, dès la première année de lycée.

Difficile équation

« Les professions restent très genrées » confiait Marie Duru-Bellat, sociologue en sciences de l’éducation et du genre, à Franceinfo. Et la réforme du lycée n’a pas arrangé les choses. Depuis septembre 2019, les lycéens doivent choisir trois spécialités, parmi douze enseignements, dont cinq sont des disciplines scientifiques comme les mathématiques ou encore les sciences informatiques. Deux filières particulièrement « masculines » vers lesquelles les filles ne s’orientent pas spontanément par crainte de « se retrouver dans un secteur où elles sont minoritaires », explique la sociologue.

Solution mathématique

Toujours selon l’étude, depuis 2019, en terminale, le nombre de filles ayant opté pour la spécialité mathématiques (au moins six heures par semaine) a baissé de 61 %. Le 11 mai dernier, pour rectifier le tir, Jean-Michel Blanquer, alors encore ministre de l’Education nationale, annonçait la mise en place, à la rentrée 2022, de « 3h30 de sciences et mathématiques pour ceux qui ne font pas un enseignement scientifique de spécialité ». Pour l’historienne des mathématiques, Anne Boye, cette mesure est plus esthétique qu’efficace et qu’elle ne suffira pas à fournir les armes nécessaires aux élèves pour suivre le rythme lors des études supérieures. 

 

>> A lire aussi : Retour des maths au lycée, Jean-Michel Blanquer fait demi-tour

Charly Célinain