Salon du Monde arabo-amazigh : une célébration culturelle et économique au cœur de Paris

À l’origine du Salon du Monde arabo-amazigh, Rajaa Moussadik défend une autre narration des identités issues de la diaspora.
Les 24 et 25 mai prochains, Montrouge, en banlieue parisienne, accueillera la deuxième édition du Salon du Monde arabo-amazigh, un événement à la croisée de la culture et de l’économie. Ce forum, né de l’initiative de Rajaa Moussadik, vise à mettre en lumière les talents issus de la diaspora nord-africaine et moyen-orientale, tout en valorisant un patrimoine souvent méconnu ou stéréotypé.
Après avoir rassemblé plus de 7 000 visiteurs l’an dernier, le salon revient avec une programmation encore plus riche : expositions d’art et d’artisanat, conférences, ateliers interactifs, démonstrations artistiques, et une centaine d’invités de renom.
Parmi eux, des personnalités comme la journaliste Nassira El Moaddem, la réalisatrice Anissa Allali, le magistrat Youssef Badr, la romancière Faïza Guène ou encore l’actrice Rachida Brakni.
À l’origine de ce projet ambitieux, donc, Rajaa Moussadik, entrepreneure accomplie, qui a fait ses armes dans l’industrie créative avant de fonder plusieurs agences en communication, marketing d’influence, et tout récemment, une agence de représentation de footballeurs agréée FFF.
Devenue maman il y a quelques années, elle confie avoir ressenti un besoin de transmission, un désir profond de contribuer à une représentation plus juste et plus inspirante des communautés MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Nous l’avons rencontrée.
Pourquoi avoir lancé ce Salon du Monde arabo-amazigh ?
Rajaa Moussadik : Ce salon est né d’un constat personnel et générationnel. En devenant mère, je me suis interrogée : qu’est-ce que je vais transmettre ? On a grandi avec peu, voire aucun modèle dans l’espace public. Quand tu es issu·e de la diaspora, il y a très peu de rôles inspirants visibles. J’ai voulu répondre à ce vide en créant un espace où l’on célèbre nos réussites, nos talents, nos récits, sans passer uniquement par le prisme du fait migratoire, du religieux ou du fait divers.
Quels sont les grands axes portés par le salon ?
Il y en a trois. D’abord, l’identification et la valorisation des talents issus de la diaspora MENA. Ensuite, la représentation : montrer des parcours qui inspirent, qui élèvent. Et enfin, la transmission : offrir aux générations futures un héritage culturel noble, riche, dont elles peuvent être fières. On veut déconstruire l’image d’un bloc homogène pour montrer toute la diversité et la richesse des identités arabo-amazighes.
Le programme est particulièrement dense cette année…
Oui, on a vraiment misé sur la variété et l’accessibilité. Des exposants en arts et artisanat, des conférences sur des sujets de société, des ateliers pratiques – comme passer un entretien d’embauche, la lecture rapide, ou encore un ciné-club. C’est un forum à la fois culturel et économique, avec un tarif d’entrée volontairement bas (10 € par jour) pour que le plus grand nombre puisse en profiter.
Quel impact souhaitez-vous créer à travers cet événement ?
Je veux raconter autrement l’histoire de nos communautés. Ce salon est une réponse symbolique et concrète à l’invisibilisation. On y rassemble uniquement des success stories, et quand on en réunit autant au même endroit, ça devient un acte politique, un acte de fierté collective. Ce n’est pas juste une célébration, c’est une ouverture sur le monde, un message de confiance et de puissance.
Salon du Monde arabo-amazigh – Chapitre 2, Montrouge · Billets Shotgun
Billets pour le Salon du Monde arabo-amazigh – Chapitre 2 à Paris, France – le 24 mai 2025.
