Les étrangers ont de moins en moins accès aux soins

 Les étrangers ont de moins en moins accès aux soins

Le Défenseur des droits Jacques Toubon. STRINGER / AFP


L’accès aux soins des personnes étrangères se fait de plus en plus difficilement. C’est le constat du rapport du Défenseur des droits, publié aujourd’hui.


Les préjugés sont tenaces en la matière. Jacques Toubon essaie, une nouvelle fois, de les contredire. Le Défenseur des droits vient de publier un rapport dans lequel il explique que les droits des étrangers, en situation régulière, à se faire soigner sont plus que jamais fragilisés.


Il dénonce cette « suspicion » qui « rend plus difficile l'exercice des droits des personnes malades étrangères ».


Situation préoccupante


Depuis 2015, date de la réforme de l’assurance maladie, qui a instauré la « Protection universelle maladie », les droits des personnes étrangères connaissent un « recul imprévu » : contrôle de la régularité du séjour « plus restrictif qu'auparavant », difficultés d'affiliation pour les étrangers récemment installés en France… etc. Et les personnes malades ont de plus en plus de mal à obtenir un titre de séjour pour se faire soigner.


Jacques Toubon attire l’attention, plus précisément, sur le cas des malades du VIH, une situation qu’il juge « préoccupante ».


2%


Et il y a ce chiffre qui va à l’encontre de toutes les idées reçues concernant les étrangers malades : seuls 2% des 255 550 titres de séjour délivrés en 2018 l’ont été pour des raisons médicales.


On est donc très loin de l’image des étrangers qui viennent en France pour bénéficier uniquement de notre système de santé gratuit.


Refus de soins


Enfin, concernant les étrangers en situation irrégulière qui bénéficient de l’Aide Médicale d’Etat, le Défenseur des droits tire la sonnette d’alarme et déplore des « refus de soins », parfaitement illégaux, et qui sont justifiés, par le personnel médical, par le « surcoût administratif et financier ».


Sans oublier  le fait que de nombreuses voix politiques appellent régulièrement à supprimer cette AME, pourtant très précieuse pour ces populations isolées.

Chloé Juhel