Festival « Syrien n’est fait… » : la culture syrienne résiste

 Festival « Syrien n’est fait… » : la culture syrienne résiste

Le festival se tient à Paris du 21 au 23 juillet


« Syrien n’est fait… », intitulé largement évocateur pour un festival invitant à voir la Syrie sous un autre angle, celui de sa richesse et de sa diversité culturelle. Ainsi du 21 au 23 juillet, l’association de soutien aux média libres (ASML) a invité la Caravane Culturelle Syrienne ainsi que de nombreuses associations syriennes de Paris, pour cet événement culturel riche qui abordera forcément la situation de ce pays enlisé dans son conflit depuis cinq ans.


 


Passé, avenir


 


Expositions, conférences et bien d’autres événements constituent ces trois jours consacrés à la culture syrienne. Parmi ces événements, les visiteurs pourront rencontrer Hala Kodmani, auteur du livre « La Syrie Promise », correspondance entre elle et son père pendant le conflit syrien. Egalement journaliste et présidente de l’association Souria Houria, elle ne peut que déplorer la situation de son pays dont elle s’était quelque peu éloignée jusqu’au soulèvement du peuple en 2011. Début 2014, alors qu’une deuxième réunion à Genève devait permettre d’asseoir le Régime de Bachar Al-Assad, les révolutionnaires afin de trouver une solution, Hala Kodmani se faisait peu d’illusion : « L'idéal serait la mise en place effective de Genève I. A savoir: le cessez-le- feu, un pouvoir de transition excluant Bachar Al-Assad, des élections et les garanties qui vont avec. Le plan de Genève I n'était pas mauvais mais qui veut vraiment l'appliquer ? ». Jusqu’aujourd’hui la question se pose encore…


 


Exil


 


Parmi les artistes invités pour le festival également Bab Assalam, groupe franco-syrien, né de la rencontre, en 2005 à Alep, du clarinettiste Raphaël Vuillard avec Khaled (oudiste et chanteur) et Mohanad Aljaramani (percussionniste et chanteur). Le deuxième album du groupe, Zyriab, a pour thème l’exil. Une référence plus ou moins explicite, à l’exil des frères Aljaramani qui sont installés en France depuis maintenant quatre ans. « Depuis 2004, je fais beaucoup d'allers retours en France. Depuis le début, venir s'installer ici en France avec la famille, c'était vraiment un rêve. Mais au bout d'un moment c'est devenu obligatoire et le même rêve est devenu un cauchemar. L'exil, c'est de migrer, de changer de lieu de vie sans en avoir le choix » expliquait Khaled Aljaramani en mai dernier, en marge d’un concert à Montpellier.


 


La guerre, l’exil mais également l’espoir sont des thèmes devenus indissociables de l’art et la culture contemporaine syrienne. Malgré les différents appels, discussions ou autres plans la culture syrienne ne pourra qu’être teintée de ce conflit installé de façon durable comme le notait avec amertume Hala Kodmani, il y a déjà deux ans : « Forcer les parties à s'asseoir et discuter. Ca me rappelle la façon dont les américains gèrent le conflit israélo-palestinien. Ca fait vingt ans que ça dure et j'ai bien peur que ce soit la même histoire »…


 


 


« Syrien n’est fait », du 21 au 23 juillet. Site « Grands Voisins », 82 avenue Denfert Rochereau – 75014 Paris


 


Programme complet : http://souriahouria.com/events/paris-festival-syrien-nest-fait/


 


 


Ferdinand Duhamel

Ferdinand Duhamel