Un policier abattu par des inconnus à Sousse

 Un policier abattu par des inconnus à Sousse


Un policier a été tué mercredi par deux inconnus qui ont réussi à prendre la fuite à moto près de Sousse, théâtre en juin de la pire attaque jihadiste de l'histoire du pays. Un meurtre en plein jour qui remet en question l’efficacité de l’état d’urgence en cette période de haute saison touristique. Un groupe de trois policiers en faction était visé.




 


« Des inconnus ont tiré sur trois policiers qui étaient sur une route côtière. L'un d'eux a été touché, il est décédé à l'hôpital », a déclaré Rafik Chelly, secrétaire d'Etat chargé de la sûreté nationale, sans être en mesure d’affirmer qu’il s'agissait d'un attentat jihadiste. « L'enquête est en cours, on ne peut rien dire d'autre » pour l'instant, a-t-il ajouté.


Le ministère de l'Intérieur a affirmé à l'AFP que les deux autres policiers n'avaient pas été blessés, contrairement à ce qu'avait dans un premier temps annoncé la télévision nationale Wataniya 1. L'incident s'est produit "à 7 km de la ville de Sousse", selon le ministère.


D'après Wataniya 1, les policiers « étaient au bord de la route et attendaient un moyen de transport pour aller à Kairouan », à 60 km de Sousse, lorsque les deux hommes à moto ont tiré. La police pourchasse actuellement les assaillants, qui ont pu prendre la fuite.


L’attaque intervient moins de deux mois après le massacre perpétré par un étudiant tunisien dans un hôtel de Port El Kantaoui, près de Sousse. Peu après l'attentat du 26 juin, la présidence de la République a réintroduit l'état d'urgence, donnant des pouvoirs accrus aux forces de l'ordre, et multiplié les descentes.


Le Parlement a aussi adopté une nouvelle loi antiterroriste que les autorités présentent comme nécessaire pour répondre à la multiplication des attaques jihadistes, mais que la société civile a vivement critiquée en disant y déceler des menaces pour les libertés.


La Tunisie doit composer avec le chaos grandissant dans la Libye voisine où des groupes armés s'affrontent depuis des mois, y permettant notamment l'émergence de l’État islamique. Selon les autorités tunisiennes et britanniques, les deux assaillants du musée du Bardo ainsi que celui de Port El Kantaoui ont été formés aux armes en Libye.


S.S


 




 

Seif Soudani