Un campement de mineurs isolés, place de la Bastille

 Un campement de mineurs isolés, place de la Bastille

Campement de mineurs isolés étrangers à Place de la Bastille, installé par Utopia 56 durant le week-end du 28-29 mai 2022. Crédit photo : UTOPIA 56

Ce week-end, l’association Utopia 56 y a installé des tentes où dorment une trentaine de migrants. Le but : alerter sur leur situation de ces mineurs isolés.

 

Ces campements sont plus souvent installés place de la République. Plus rarement place de la Bastille. Des campements individuels « pour une durée illimitée », selon un communiqué de cette association d’aide aux migrants. L’objectif, c’est de demander la création de structures d’accompagnement et d’hébergement pour les mineurs isolés.

A leur arrivée en France, ces jeunes migrants non accompagnés doivent passer une évaluation pour faire reconnaître leur minorité. S’ils ne sont pas reconnus comme mineurs, ils peuvent effectuer un recours auprès de la justice. Et, dans l’attente de cette décision du juge des enfants, ils se retrouvent à la rue « alors qu’ils sont vulnérables et qu’ils ont souvent un parcours d’exil traumatique », précise Utopia 56.

500 jeunes accompagnés

En ce sens, l’association demande « la reconnaissance et le respect de la présomption de minorité, de l’intérêt supérieur de l’enfant et du droit au recours effectif, partout en France, jusqu’à décision contraire du juge des enfants ».

Environ 65% des jeunes accompagnés par Utopia 56 à Paris ont finalement été reconnus mineurs en 2021, à l’issue d’un recours. En 2021, l’association a accompagné plus de 500 jeunes en France.

Carences de l’État

Et elle n’est pas seule dans ce combat pour défendre les mineurs isolés. La semaine dernière, la Ligue des droits de l’homme et une soixantaine d’autres associations ont appelé à « protéger d’urgence » les mineurs isolés, dénonçant les « carences » de l’État pour leur prise en charge.

Selon une estimation de l’Assemblée des départements de France, environ 40 000 mineurs isolés étrangers ont été pris en charge en 2020 au titre de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Pour l’année 2019, plus de 16 000 mineurs ont été confiés à l’ASE par décision de justice.

 

Chloé Juhel