Un rapport au vitriol après le chaos du Stade de France

 Un rapport au vitriol après le chaos du Stade de France

Les supporters de Liverpool se tiennent à l’extérieur du Stade de France à Saint-Denis. L’UEFA porte la « responsabilité principale » des échecs qui « ont presque conduit à un désastre » lors de la finale de la Ligue des champions 2022 à Paris entre Liverpool et le Real Madrid, a déclaré un rapport paru le 13 février 2023. Thomas COEX / AFP

C’est une enquête indépendante accablante pour la police française et l’UEFA, au sujet de la finale de la Ligue des champions en mai dernier, au Stade de France.

Ce rapport fait état d’un chaos total : vols à l’arrachée, mouvements de foule et vision dépassée des supporters… Tout est parti d’une « menace hooligan fantasmée » pour éviter de reproduire le fiasco du match Angleterre-Russie à Marseille, c’était en 2016.

Cette menace, c’est donc le point de départ de l’enchaînement d’erreurs des forces de l’ordre au Stade de France, avec cette « menace hooligan fantasmée » comme point de départ d’un enchaînement d’erreurs. Il y a eu les goulets d’étranglements, la foule aurait pu se faire piétiner. Puis la passivité des autorités alors que les supporters sont agressés, les gaz lacrymogènes lancés par la police elle-même. Et cette histoire de faux billets.

Problème exagéré

Deux mois avant le match, les autorités le savent : 50 000 à 70 000 supporteurs de Liverpool sont sans billets. Mais le ministère de l’Intérieur n’en démord pas : ce sont des hooligans potentiels. Aujourd’hui, le rapport l’écrit : ce problème a été exagéré afin de « s’exonérer de la responsabilité des défaillances ».

260 caméras disponibles

Le rapport pointe aussi la responsabilité de l’UEFA. Il incrimine tous les acteurs du dossier, donc évidemment aussi l’UEFA qui organise l’événement et qui porte « la responsabilité des échecs qui ont failli conduire au désastre ». L’Union européenne de football aurait dû « surveiller, superviser et contribuer aux mesures de sécurité ».

Enfin, le rapport déplore le fait que les images des 260 caméras disponibles n’ont pas été conservées au-delà d’une semaine alors qu’il était possible d’en faire la demande. L’UEFA a indiqué qu’elle s’engageait à mettre en œuvre les recommandations pour les événements futurs.

Chloé Juhel