Un T-shirt porté par Mark Zuckerberg enflamme la toile tunisienne

 Un T-shirt porté par Mark Zuckerberg enflamme la toile tunisienne

Le multimilliardaire et cofondateur de Facebook / Meta fêtait hier 14 mai son 40ème anniversaire. A l’occasion de cette célébration dûment documentée sur ses propres réseaux sociaux, Zuckerberg arborait un T-shirt portant la mystérieuse inscription en latin « Carthago delenda est », une allusion au Carthage antique qui n’a pas manqué d’attirer l’attention des Tunisiens, voire d’en offenser certains. 

« Reconnaissant pour mes 40 premières années ! Priscilla m’a organisé une petite fête et a recréé un certain nombre d’endroits où j’ai vécu depuis mon enfance », a expliqué l’entrepreneur quatrième plus grande fortune au monde, à propos de la surprise que lui a préparée son épouse qui a reconstitué pour l’occasion des décors miniatures om était accessoirement présent un autre milliardaire, son compatriote Bill Gates, chose qui n’a pas manqué d’alimenter davantage encore les braises des théories du complot auprès des plus conspirationnistes.

Aux origines de l’expression

Le slogan arboré par Mark Zuckerberg signifiait certainement beaucoup pour les gens qui fréquentaient le Sénat romain il y a environ 2200 ans. « Le look correspond à sa récente conversion au style rappeur », ironise le site Business Insider, à propos du nouveau relooking du CEO qui s’est récemment mis à la boxe et un mode de vie plus « viriliste » de type ego trip, portant souvent une barbe et postant souvent ses séances de d’entraînement en ligne.

« Fini le look inoffensif du mâle bêta imberbe et avenant ! », ont noté certains internautes dont le journaliste et ancien ami de classe de Zuckerberg  Kwan Wei Kevin : « Je n’ai pas grand-chose en commun avec Zuckerberg, mais nous avons tous les deux étudié le latin à l’école », concède-t-il.

« Carthago delenda est » signifie – de manière ostentatoire et catégorique – Carthage doit être détruite ! La devise est attribuée à un sénateur romain appelé Caton l’Ancien (Marcus Porcius), connu pour sa détestation viscérale de Carthage et de ses rivaux carthaginois de l’époque.

Lieu de résidence à ce jour du président de la République, Carthage est aujourd’hui une ville de la banlieue nord de Tunis à l’époque une civilisation rivale de Rome – celle d’Hannibal et des éléphants de guerre dressés au combat.

Caton était donc célèbre pour terminer systématiquement tous ses discours par ces mots, ou quelque chose du genre. C’était son obsession : Rome devait détruire Carthage, un objectif guerrier et civilisationnel. « Nous devons plus seulement la battre, mais l’anéantir » s’exclamait-il, « Delenda » partageant une origine avec l’anglais « delete », utilisé notamment dans le monde de l’informatique.

 

Rien à voir avec l’actualité tunisienne, loin s’en faut

Au risque de décevoir ce qui a fait les choux gras des « conspis » intrigués, Zuckerberg avait simplement fait de « Carthago delenda est » un cri de ralliement au sein de Facebook depuis de longues années, à l’époque où il avait sa propre version de Carthage : son adversaire Google.

Dans les années 2010, Google avait en effet lancé son réseau social Google+ et Zuckerberg craignait que cela ne soit un grand péril pour la domination de Facebook. La réponse fut donc la guerre totale,   via une culture de « confinement devant les écrans » où le personnel de Facebook s’est efforcé de vaincre l’ennemi.

L’entreprise a également embrassé et repris à son compte la référence, en affichant des affiches avec la même phrase éponyme. Si Google existe évidemment toujours comme compétiteur indirect, Google+ n’existe plus. « Delenda ».

Seif Soudani