Université de Bordeaux : Une association se bat pour débaptiser l’Institut Paul Broca

 Université de Bordeaux : Une association se bat pour débaptiser l’Institut Paul Broca

Portrait de Paul Broca (1824-1880), chirurgien et anthropologue francais. Photographie fin 19eme siecle. ©Jean Bernard/Leemage (Photo by leemage / Leemage via AFP)

Les travaux de ce scientifique reposent sur des thèses racistes. C’est pourquoi l’association Mémoires et partages veut changer le nom de ce pôle de recherche.

 

Une rue à Bordeaux, un amphithéâtre à l’université Bordeaux 2 et un pôle international de recherches en neurosciences portent le nom de ce scientifique bordelais. Or Paul Broca est l’un des pionniers des thèses racistes et sexistes, selon l’association Mémoires et partages, à l’origine d’une pétition lancée il y a plus d’un an. Cet homme a utilisé la craniologie pour justifier des thèses racistes et sexistes.

Selon les travaux de Paul Broca, l’étude d’un crâne peut fournir « des données précieuses sur la valeur intellectuelle des races humaines ». L’association a extrait des écrits du scientifique des passages plus qu’explicites : « En moyenne, la masse de l’encéphale est plus considérable chez les races supérieures que chez les races inférieures. Toutes choses égales d’ailleurs, il y a un rapport remarquable entre le développement de l’intelligence et le volume du cerveau. (…) Jamais un peuple à la peau noire, aux cheveux laineux et au visage prognathe, n’a pu s’élever spontanément jusqu’à la civilisation. ».

Maladresse

Depuis une année, l’association Mémoires et partages se mobilise donc pour tenter d’obtenir gain de cause. En novembre dernier, elle semble avoir été entendue par l’université qui a ouvert la porte aux discussions, de quoi créer les conditions d’une « amorce de dialogue ».

« Les représentants de l’Université ont admis que cette dénomination était « une maladresse » qui s’explique par une décision prise uniquement sur les apports scientifiques de Paul Broca et les évolutions qu’il a fait accomplir aux traitements de certaines pathologies liées au cerveau », peut-on lire sur le site internet de l’association, dans le compte-rendu de cette rencontre. L’université de Bordeaux a ensuite annoncé l’ouverture d’un débat dans la communauté scientifique bordelaise.

 

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Chloé Juhel