« Le Rire de Cabu », un hommage au dessinateur de Charlie Hebdo

 « Le Rire de Cabu », un hommage au dessinateur de Charlie Hebdo

« Le Rire de Cabu », une exposition à découvrir du 9 octobre au 19 décembre 2020. Photo : ALAIN JOCARD / AFP

« Le Rire de Cabu », c’est la nouvelle exposition consacrée au dessinateur de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, mort dans l’attentat terroriste de 2015. Gratuite, l’exposition s’ouvre dès demain à la mairie de Paris, jusqu’au 19 décembre, se tenant ainsi en même temps que le procès aux assises à Paris qui juge, depuis le 2 septembre, quatorze personnes soupçonnées de soutien logistique aux auteurs des attentats. 

« C’est une pression en plus qui nous impose d’être à la hauteur du talent qu’on a perdu » glisse à l’AFP, Jean-François Pitet, commissaire de l’exposition et ami de Cabu, assassiné le 7 janvier 2015, à quelques jours de son 77e anniversaire. Dans l’ambiance pesante du procès des attentats de Charlie Hebdo, la mairie de Paris a estimé nécessaire de renforcer la sécurité autour de cette exposition dédiée à l’ancien dessinateur de Charlie Hebdo. Initialement prévue au printemps, « Le Rire de Cabu » a été reportée à l’automne en raison du confinement.

« Les rires doivent poindre »

En parcourant l’exposition consacrée à Paris à son mari, Véronique Cabut déclare à l’AFP qu’ici, «  »je veux que tout le monde se marre ». « La plus grande des choses qui perpétuera la mémoire de Cabu, c’est le rire des visiteurs. Sous les masques, les rires doivent poindre. C’est le remède à la barbarie », a-t-elle insisté d’une voix chevrotante.

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Dès son entrée, le visiteur tombe nez-à-nez avec le bureau reconstitué du dessinateur. « On découvre le bordel de Cabu », sourit son épouse. On y trouve des feuilles blanches empilées, des dessins de presse, de l’encre de Chine, des bocaux de gouache, de la colle, une poubelle dans laquelle son épouse a déniché des croquis inédits, une liasse de journaux, « parce qu’il était aussi journaliste », rappelle Véronique Cabut.

« Il n’y avait pas plus pacifiste que Cabu »

Au total, on retrouve dans l’exposition 350 dessins, dont certains sont inédits, sur lesquels Cabu a croqué la France, ses présidents, ses célébrités et ses femmes. Et partout dans l’exposition, des messages : « Pas de limite à l’humour qui est au service de l’expression », ou encore « on n’est jamais déçu quand on fait appel à l’intelligence ». Cabu « dessinait sans cesse, il était toujours dans le dessin d’après », confie M. Pitet.

On découvre notamment ses publications au retour d’Algérie, où il a été mobilisé entre 1958 et 1960, ou encore ses combats « pour l’écologie, la liberté d’expression, le pacifisme ». Car « il n’y avait pas plus pacifiste que Cabu », assure son épouse.

L’exposition rend également hommage aux « copains » décédés avec lui dans l’attentat de janvier 2015 : sur un dessin long de plusieurs mètres et en hauteur, on découvre la table de rédaction avec toute l’équipe. Et ce mot : « On ne change pas une équipe qui gagne. »

Avec AFP

Malika El Kettani