Marlène Schiappa plutôt contre l’allongement de l’IVG

 Marlène Schiappa plutôt contre l’allongement de l’IVG

Marlène Schiappa, ministre en charge de la Citoyenneté et ancienne secrétaire d’État à l’Égalité Femmes-Hommes

L’ancienne secrétaire d’État à l’Égalité Femmes-Hommes, Marlène Schiappa, s’est exprimée ce jeudi matin sur CNews au sujet de l’allongement de l’interruption volontaire de grossesse jusqu’à quatorze semaines. Pour elle, « l’urgence » ne se situe pas dans la durée, mais dans les inégalités territoriales.

Le groupe « Écologie, Démocratie, Solidarité » (EDS) plaide pour une proposition de loi pour allonger le recours à l’IVG « jusqu’à la fin de la quatorzième semaine de grossesse » [au lieu de douze aujourd’hui, NDLR]. Interrogée sur CNews sur la question, la ministre en charge de la Citoyenneté et ancienne secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a estimé que « l’urgence » se situe plutôt dans un meilleur «maillage territorial» concernant le recours à l’IVG.

« On répond un tout petit peu à côté »

« Je comprends qu’on veuille entendre les femmes qui disent « Je suis dans une détresse absolue et je veux avoir recours à l’IVG dans mon pays ». Maintenant, je pense qu’on répond un tout petit peu à côté », a estimé Marlène Schiappa. La ministre a jugé que le problème se situait plutôt dans les inégalités territoriales qui différencient le recours à l’IVG, envers lesquelles il faudrait surtout lutter : « Pourquoi on en arrive dans la situation où des femmes sont à quatorze semaines de grossesse et veulent avoir recours à l’IVG ? Ce n’est pas parce qu’elles ont attendu quatorze semaines. Dans l’immense majorité des cas, c’est parce que quand elles se sont aperçues qu’elles étaient enceintes et qu’elles n’ont pas trouvé de rendez-vous dans l’immédiat », a affirmé Marlène Schiappa.

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« Une pénurie de gynécologues »

«À mon humble avis, l’urgence est d’avoir un maillage territorial efficace et de rendre à nouveau attractif la profession de gynécologue parce qu’on a une pénurie, notamment de gynécologues qui veulent pratiquer ces IVG », a-t-elle poursuivi, en précisant qu’elle ne donnait pas de consigne de vote, mais que « les réponses sont parfois un tout petit peu plus compliquées que « oui » ou « non » ». Les associations féministes, elles, réclament depuis longtemps un allongement du délai légal pour recourir à un avortement.

Risque d’une nouvelle réduction de médecins

Un communiqué du Collège national des gynécologues obstétriciens français (CNGOF) rappelle qu’en 2001, lors du précédent allongement du délai, « 30% des gynécologues avaient alors cessé de participer aux IVG ». Les gynécologues appréhendent ainsi un risque d’une nouvelle réduction du nombre de médecins.

Malika El Kettani