Beyrouth : Un an après l’explosion, la ville connaît une pénurie de médicaments

 Beyrouth : Un an après l’explosion, la ville connaît une pénurie de médicaments

Une vue générale montre les silos à grains endommagés du port de Beyrouth, le 4 août 2021, un an après l’explosion cataclysmique qui a ravagé la capitale libanaise. JOSEPH EID / AFP

Un an après l’explosion qui a soufflé le port de la ville, la population libanaise fait face à une pénurie de médicaments et fournitures médicales.

 

Un an après

« Les gens doivent décider s’ils veulent dépenser leur argent en nourriture ou en médicaments » constate amèrement Hammoud al-Shall, coordinateur de projet adjoint pour Médecins sans frontières (MSF).

L’explosion dévastatrice qu’a connue Beyrouth le 4 août 2020, a laissé des stigmates encore visibles dans les rues de la ville, mais également des dysfonctionnements plus profonds. 200 morts, plus de 6 000 blessés, des dizaines de milliers de personnes ayant perdu leur maison. Mais également l’endommagement de l’entrepôt central du ministère de la Santé, ce qui a perturbé un accès aux médicaments déjà compliqué.

Un système malade

Installés dans les quartiers de Karantina, Mar Mikhaël ou encore Khandak, les projets MSF aident la population, notamment via l’installation de réservoirs d’eau, de distributions de kits d’hygiène ou encore le don de fournitures médicales.

Mais la mission de l’ONG s’avère extrêmement compliquée. La crise sanitaire est venue amplifier des pénuries de médicaments et de fournitures médicales qui existaient déjà en raison de la crise économique. Tout ceci en plus d’un problème structurel : « Le système de santé au Liban est largement privatisé, donc de plus en plus de gens ne peuvent pas se payer un traitement ou voir un médecin », selon Hammoud al-Shall.

Aide psychologique

Si l’acheminement des médicaments et des fournitures médicales est difficile, notamment pour les entreprises libanaises, MSF indique que la population a également des besoins d’aide psychologique : « la détérioration des conditions de vie affecte également leur santé mentale. De nombreux patients en demande d’aide psychologique de la part de MSF souffrent de dépression ou d’anxiété ».

 

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Charly Célinain