Flora Harricane : la danse orientale, vecteur d’une double culture

 Flora Harricane : la danse orientale, vecteur d’une double culture

Flora Harricane

Ils sont des centaines au festival Arabesques à donner le coup de main. Parmi ces bénévoles qui font la réussite de l’événement montpelliérain, Flora Harricane s’occupe du running des artistes. Hors du festival, elle enseigne la danse orientale. Un moyen de mettre en valeur ce pan de la culture du monde arabe.

Le premier festival de culture du monde arabe, qui dure près de 15 jours à Montpellier ne se construit pas en un claquement de doigts. Que ce soient les artistes, la billetterie, la communication, les running, etc… il faut du monde pour toutes les tâches à accomplir. Et la plus belle réussite du Festival Arabesques est sans aucun doute sa propension à rassembler des personnes d’origine et de milieux diverses dans une ambiance familiale.

La montpelliéraine Flora Harricane l’a découvert, « comme ça » par des affiches dans sa ville. Elle devient bénévole il y a 3 ans. « D’une part je voulais soutenir le projet. C’est ma contribution personnelle au fait de montrer la culture arabe différemment. Je voulais aussi voir comment cela se passait derrière ces grands festivals. »

Elle en retire une grande satisfaction mais aussi « des points professionnels » qu’elle ne soupçonne même pas. « Il y a beaucoup d’organisation dans ce festival. Je n’aurais jamais imaginé qu’il y en avait autant. Tous les détails minutieux sont pris en compte. Derrière toute réussite, il y a beaucoup de travail et tout ne s’obtient pas d’un claquement de doigts. »

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La danse orientale comme passion puis comme job

Originaire de Kabylie et de Normandie, elle a toujours eu à coeur de s’implanter dans ses doubles racines. « Je suis très intéressée par la culture arabe et orientale. J’ai voulu mettre les pieds dedans. Petit à petit, j’ai pris conscience qu’avec la danse orientale, je me rapprochais de mes racines. »

Après des débuts dans le sport, elle découvre la danse orientale, il y a 20 ans. Elle ne quittera plus cette passion qu’elle affine tous les jours. Une danse qui demande un cadre et surtout une discipline  particulièrement exigeante. « Quand on prend des cours, on peut voir la discipline que cela demande. D’un point de vue extérieur, on connait la danse orientale comme des animations dans les restaurants. On ne se doute pas de tout ce que ça véhicule : l’aspect culturel et la technique corporelle que ça demande. »

Peinée de l’image que la danse orientale véhicule, elle ne comprend pas l’aspect péjoratif que l’on a de ce domaine culturel. « On l’a réduit souvent à danse du ventre. Je pense que c’est lié aux faits que l’on soit en tenue assez « découverte » et que l’on est dans un processus de séduction pas forcément pour l’homme d’ailleurs. C’est une danse très sensuelle. »

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La danse orientale traditionnelle se conjugue avec d’autres inspirations

Pour ses inspirations, Flora Harricane va chercher dans les danses orientales traditionnelles. « Pour mes cours ou mes chorégraphies, je puise dans le baladi ou le folklore. J’aime bien aussi tendre vers la fusion. Cela peut aller par exemple vers la musique classique comme du Mozart. Je peux aller aussi vers des musiques plus modernes. »

Persuadée que la danse orientale « peut tendre vers d’autres univers musicaux », elle indique que cette danse « a un grand potentiel, que ce soit vers la danse contemporaine ou vers d’autres domaines. » Donnant des cours principalement qui sont en ce moment perturbés par le Covid-19 mais qu’elle continue en ligne, elle souhaite partager avec le plus grand nombre, ce pan de la culture arabe méconnue.

Yassir Guelzim

Yassir GUELZIM

Journaliste Print et web au Courrier de l'Atlas depuis 2017. Réalisateur de documentaires pour France 5.