Sciences Po Paris: évacuation d’un rassemblement pro-palestinien

 Sciences Po Paris: évacuation d’un rassemblement pro-palestinien

Des policiers anti-émeutes montent la garde devant l’université d’élite française « Sciences-Po » à Paris, le 14 mars 2024, après l’interdiction d’une manifestation pro-palestinienne par la préfecture de Paris. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)

La police est intervenue la nuit dernière sur un des campus de Sciences Po Paris. Plusieurs dizaines d’étudiants y tenaient un rassemblement pro-palestinien.

 

Un des amphithéâtres du campus a été occupé par une soixantaine d’étudiants militant en faveur de la cause palestinienne.

La plupart des étudiants ont accepté de quitter les lieux, mais « un petit groupe d’étudiants a néanmoins refusé et il a été décidé que les forces de l’ordre procèdent à l’évacuation du site », indique la direction de Sciences Po.

Cette dernière affirme « regretter que les nombreuses tentatives de dialogue afin qu’ils quittent les lieux dans le calme n’aient pas permis de trouver une autre issue à cette situation ».

Plus tôt dans la journée, les étudiants avaient installé une dizaine de tentes dans une cour intérieure de l’établissement.

 

Enquête ouverte

Un incident qui intervient dans un contexte très tendu au sein de Sciences Po. Le 12 mars dernier, 300 étudiants et militants pro-palestiniens ont occupé un amphithéâtre de l’école, dans le cadre d’une « journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine ».

L’Union des étudiants juifs de France avait alors dénoncé des propos antisémites, ce qu’ont contesté les étudiants pro-Gaza.

Science Po a été accusée de laisser prospérer l’antisémitisme et la direction de l’école a saisi le procureur de la République.

Une enquête administrative interne est aussi en cours en parallèle à l’enquête judiciaire.

 

Contexte américain

Cette mobilisation a été organisée par le Comité Palestine de Sciences Po. Elle s’est déroulée alors que plusieurs universités américaines sont prises dans la tourmente provoquée par le conflit à Gaza.

La semaine dernière, aux Etats-Unis, une centaine d’étudiants de l’Université Columbia ont été interpellés. Ils réclamaient la fin de la guerre qui ravage Gaza et le boycott par leur université de toute activité en lien avec Israël.

La colère d’étudiants américains pro-palestiniens a grossi ces derniers jours, avec des face-à-face tendus avec la police au Texas, à New York, en Nouvelle-Angleterre et en Californie.

 

Chloé Juhel