Habib Dechraoui : « les bénévoles sont l’âme du festival Arabesques »

 Habib Dechraoui : « les bénévoles sont l’âme du festival Arabesques »

crédit photo : Luc Jennepin


Le cofondateur et directeur de ce rendez-vous culturel présente sa 13e édition et ceux qui œuvrent à sa réussite avant, pendant et après. L’association Uni’Sons, notamment, qui réalise un travail de terrain remarquable


Arabesques aura lieu en septembre et non plus en mai. Pourquoi ?


Le changement de période est dû en priorité aux dates du ramadan. Et nous ne sommes pas un festival estival. La moitié des gens que l’on accueille sont de la région, on ne voulait pas devenir un rendez-vous touristique. De plus, depuis cinq ans, on subit les affres de la météo, avec au moins un jour de pluie. En septembre, les prévisions sont plus favorables.


 


Les acteurs de la culture en France souffrent d’un manque de moyens. C’est aussi votre cas ?


Très sincèrement, ce n’est pas évident. Ce qui caractérise Arabesques, c’est sa qualité en termes de programmation, mais aussi et surtout ses tarifs et son lien avec la population. Ce lien commence donc avec une vraie politique tarifaire pour permettre une accessibilité aux grandes scènes du monde arabe. On essaye pour cela de fédérer de nouveaux partenaires. C’est un combat pour la culture.


 


Derrière ce festival, il y a l’association Uni’Sons, qui fête ses 18 ans et qui agit tout au long de l’année sur le terrain…


Oui, l’association fait un travail de maillage territorial, de proximité en lien avec la population, elle porte l’événement. Celui-ci n’est pas éphémère, il se construit avec son public, sa réussite dépend donc du travail de l’association. La caravane Arabesques présente 27 spectacles en 2018, dans toute la région, et tous, quasiment, affichent complet. Unis’Sons œuvre, par exemple, pour l’éducation artistique et culturelle et aide aussi au développement de musiciens.


 


Pour terminer, un mot sur les bénévoles, présents pour certains depuis très longtemps, toujours souriants et qui font d’Arabesques un rendez-vous à part dans l’Hexagone…


Les “activistes”, ils sont la raison d’Arabesques. Leur détermination, leurs efforts au service de la réussite de ce festival est sans commune mesure. Ils sont une centaine et viennent de partout en France et d’une partie de l’Europe. Certains doivent nous quitter pour des raisons professionnelles, mais ils finissent souvent par revenir. Ils sont une trentaine à avoir fait les treize éditions. Ce festival leur appartient, autant qu’à l’équipe d’Uni’Sons. Ils pensent, ils rêvent Arabesques. Ce sont les meilleurs ambassadeurs. Ils attendent chaque année le festival comme une cérémonie familiale. Ils représentent l’âme du festival. 


 


HOMMAGE À MAHMOUD DARWICH


Dix ans après sa disparition, Arabesques a décidé de rendre un vibrant hommage à l’un des plus grands poètes de la langue arabe. Animateur de Al-Karmel, une importante revue littéraire, et auteur de nombreux ouvrages, ce poète palestinien, reconnu et admiré dans le monde entier, est devenu le porte-parole de tout un peuple. Le dimanche 23 septembre à 18 h au théâtre Jean-Claude Carrière du Domaine d’Ô, un récital de chansons et de poèmes lui sera consacré, suivi d’une rencontre avec le public en présence de nombreux artistes, dont Souad Massi, le Trio Joubran, Hiam Abbas, Magyd Cherfi et beaucoup d’autres.

Jonathan Ardines