Un CRS mis en examen pour avoir frappé des Gilets jaunes

 Un CRS mis en examen pour avoir frappé des Gilets jaunes

Intervention des CRS dans un Burger King aux Champs-Elysées à Paris, lors d’une manifestation des Gilets jaunes, le 1er décembre 2018. Capture d’écran.

Ils sont huit à être inquiétés par la justice. Des CRS accusés d’avoir frappé des Gilets jaunes dans un Burger King, lors d’une manifestation à Paris, en 2018.

C’est un capitaine qui vient s’ajouter à la liste des membres de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) qui sont déjà mis en examen dans cette affaire. Une mise en examen pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ». L’homme a été placé sous contrôle judiciaire.

Les faits remontent au 1er décembre 2018. Il s’agissait d’une journée de mobilisation particulièrement tendue.

Fuir les gaz lacrymogènes

Ce jour-là, un peu partout en France, des actes violents sont commis lors d’affrontements entre policiers et Gilets jaunes : un péage et une préfecture sont également incendiés.

A Paris, près de 150 000 manifestants défilent sur les Champs-Élysées. Des voitures sont incendiées, l’Arc de Triomphe subit des dégradations. 270 personnes seront interpellées et plus de 200 autres blessées.

C’est dans ce climat que des manifestants décident de se réfugier dans un Burger King, pour fuir les gaz lacrymogènes sur l’avenue Wagram, disent-ils. Ce que confirmera l’enquête de l’inspection générale de la police nationale. Le jour J, les CRS craignent, eux, un pillage dans le fast-food.

Coups de tonfa, coups de pied

Les forces de l’ordre sont sur le pied de guerre depuis 5 heures du matin, et le resteront jusque tard dans la soirée. A l’intérieur du Burger King, les coups des CRS pleuvent : coups de tonfa, coups de pied…. De nombreux manifestants tentent de se protéger, en se mettant en boule, au sol.

Le capitaine de CRS, aujourd’hui mis en examen, reconnaît : « A froid, on n’aurait jamais dû agir comme ça », pointant du doigt le commandement, « on aurait dû à un moment donné refuser les ordres ».

Chloé Juhel