Calais – Interdiction des distributions alimentaires aux exilés

 Calais – Interdiction des distributions alimentaires aux exilés

Des membres de l’association « La vie Active » à Calais distribuant des boissons et alimentation aux migrants. PHILIPPE HUGUEN / AFP/ Mars 2018

A Calais, depuis vendredi, un arrêté interdit la distribution de denrées alimentaires. Une décision que contestent vivement les associations d’aide aux personnes exilées.

 

Interdiction

« Toute distribution gratuite de boissons et denrées alimentaires » est interdite, dans le centre-ville de Calais. Cet arrêté pris par la préfecture du Pas-de-Calais, vendredi dernier (11 septembre) concerne les associations non-mandatées par l’Etat.

Il est très vivement contesté par une dizaine d’associations, dont L’Auberge des Migrants, La Cabane Juridique ou encore Utopia 56.

« Il contrevient au principe de fraternité, pourtant à valeur constitutionnelle, en entravant les actions de citoyens et de citoyennes guidés par la volonté d’apporter leur aide et de subvenir aux besoins des personnes exilées présentes à Calais » estiment-elles.

 

Règles sanitaires

La préfecture explique avoir pris ces nouvelles dispositions pour plusieurs raisons. Selon cette dernière, les distributions associatives ne respectaient pas les règles sanitaires et causaient « des problèmes de déchets ».

En outre, « des problèmes de rixes et d’alcoolisation » entraînaient des troubles de l’ordre public. « En accusant les distributions alimentaires, et par là-même les personnes exilées et les associations, de présenter des risques sanitaires et des risques liés à la salubrité, le Préfet manipule la réalité », s’indignent les associations de soutien aux exilés.

 

Insuffisant

Pour les associations, l’action des autorités n’est simplement pas suffisante. « Encore hier (10 septembre), en marge de la distribution alimentaire organisée par l’Etat en périphérie de Calais, plusieurs dizaines de personnes n’ont pu obtenir de paniers repas ».

De plus, ces dernières pointent l’inertie au niveau de l’accueil des exilés. Et même une politique d’évacuations forcées des campements, jusqu’ici inefficace.

Ces distributions de denrées alimentaires deviennent nécessaires par le peu d’actions engagées par l’Etat, selon les associations. Celles-ci demandent le retrait immédiat de cet arrêté. Ce dernier devrait s’appliquer jusqu’à fin septembre et pourra même se prolonger selon les autorités.

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