Calais : la France et la Grande-Bretagne s’opposent, la grève de la faim continue

 Calais : la France et la Grande-Bretagne s’opposent, la grève de la faim continue

Anaïs Vogel (à gauche) et Ludovic Holbein qui s’adresse au public, devant l’église Saint-Pierre, lors d’un rassemblement de soutien aux migrants et aux grévistes de la faim le 13 novembre 2021 à Calais, en France. A droite Karima Delli, adjointe EELV. Jaak Moineau / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

A Calais, la grève de la faim pour un meilleur accueil des personnes migrantes continue tandis que la France et la Grande-Bretagne se renvoient la responsabilité de la situation.

 

Grève de la faim

31 jours de grève de la faim. Ils ont commencé à trois, depuis ils ne sont plus que deux, Anaïs Vogel et Ludovic Holbein, à poursuivre cette grève pour exiger des conditions d’accueil dignes pour les personnes migrantes à Calais.

Derrière ces deux militants, plus de 180 organisations soutiennent les trois principales revendications des grévistes : la fin des expulsions quotidiennes sur Calais, la fin de la destruction des effets personnels des personnes exilées pendant la trêve hivernale, l’ouverture d’un dialogue raisonné et constructif entre les pouvoirs publics et les associations non mandatées par l’État sur la distribution de biens de première nécessité.

Statu quo

Dans une lettre ouverte adressée directement au Président de la République (15 novembre), les grévistes et les organisations exhortent ce dernier à s’engager « directement » sur ce dossier afin de faire avancer les choses. Fin octobre, le ministère de l’Intérieur avait mandaté Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, pour discuter avec les grévistes.

Sans réelle discussion selon ce dernier, M. Leschi annonçait début novembre deux mesures : un préavis de 45 minutes avant les expulsions, la création d’un « sas » pour 300 personnes avec une orientation vers des hébergements loin de la frontière britannique. Des propositions jugées « hypocrites » et « infaisables » par les grévistes et leurs soutiens.

Bras de fer

« Nous n’avons pas de leçons à recevoir des Britanniques » concernant la gestion, par la France, des migrants qui veulent rejoindre la Grande-Bretagne, affirmait hier (15 novembre) le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin. Ce dernier ajoutait même que « les passeurs, qui organisent des réseaux et exploitent des femmes et des enfants (…) sont très souvent en Grande-Bretagne ».

 

Les gouvernements français et britannique se renvoient donc la balle concernant la responsabilité de la situation à Calais. Pendant ce temps la situation n’évolue pas pour les migrants et la grève de la faim continue. Jeudi dernier (11 novembre), 1 185 migrants ont réussi à traverser la Manche, selon le ministère britannique de l’Intérieur, un record…

 

Charly Célinain