Coopérative Chibanis, un combat pour la dignité de ces anciens immigrés

 Coopérative Chibanis, un combat pour la dignité de ces anciens immigrés

Capture d’écran Teaser Coopérative Chibanis

C’est à Roubaix que la première coopérative de France à destination des chibanis et chibaniates vient de voir le jour. Son but ? Alerter sur les conditions de vie de ces anciens travailleurs immigrés, et leur venir en aide.

« Arrivés durant les Trente Glorieuses pour reconstruire la France de l’après-guerre, les Chibanis et Chibaniates ont mené une vie laborieuse dans la douleur de l’exil. Aujourd’hui retraités, des milliers d’entre eux se consument à petit feu dans des conditions souvent indignes, dans des foyers ou logements sociaux. Leur vulnérabilité, doublée parfois de la barrière de la langue, les fait passer à côté de leurs droits fondamentaux.  Aidons-les à retrouver leur dignité », peut-on lire sur le site de la coopérative.

Une double-peine

Lors d’une conférence de presse vendredi 2 avril, le président de cette nouvelle structure, Hamza El Kostiti, avait commencé son allocution en s’appuyant sur un rapport parlementaire de 2013 concernant les chibanis : « Ce rapport dit que la France n’est pas reconnaissante envers les personnes venus du Maghreb, de l’Afrique subsaharienne, parfois d’Europe ou d’Asie venus construire les hôpitaux, les universités et les routes », avant d’ajouter que « Ces personnes âgées vivent une double-peine : le mal-vieillissement et le mal-logement. »

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Objectifs et actions

Les principaux objectifs de la coopérative se déclinent comme suit :

  • Sensibiliser sur la situation des Chibanis
  • Lutter contre le mal-logement
  • Informer les immigrés sur leurs droits
  • Accompagner les Chibanis
  • Combattre leur isolement

Pour ce faire, la Coopérative Chibanis entend :

  • Assurer un accompagnement juridique par des professionnels afin de faciliter l’accès aux droits (logement, retraite, pension, aides…)
  • Assurer un suivi psychologique par des professionnels pour les personnes âgées en détresse et les aidants familiaux.
  • Aider les Chibanis à retrouver une vie sociale à travers des temps de rencontres et activités dédiées.

« Après maints colloques, séminaires et rapports parlementaires alertant État, collectivités et ONG sur la situation des personnes âgées immigrées, leur situation ne change pas, bien plus, leurs difficultés s’accentuent avec le temps. Mesurant la gravité de la situation, nous n’avons pas eu le choix que de créer la Coopérative Chibanis qui permettra de focaliser l’attention de manière permanente sur la situation des aînés vulnérables », souligne la Coopérative Chibanis.

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Malika El Kettani