Couverture médiatique de la guerre à Gaza : l’ARCOM sévit contre CNews et France Inter
Eric Zemmour est un habitué des polémiques et des poursuites judiciaires. Carine Schmitt / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arcom) a émis un avertissement à Radio France concernant un sketch polémique de Guillaume Meurice sur Netanyahu. Elle a également ouvert la voie à des sanctions potentielles contre CNews pour des propos antimusulmans d’Eric Zemmour et Arno Klarsfeld, a indiqué l’Arcom à l’AFP jeudi.
Ces décisions font suite à l’examen d’une dizaine de séquences liées au conflit entre Israël et le Hamas, avec un total d’une vingtaine de saisines à l’Arcom. Dans l’échelle disciplinaire de l’Arcom, la mise en garde est au deuxième niveau, après la lettre de rappel à la réglementation et avant la mise en demeure et les sanctions.
L’Arcom a ainsi transmis trois séquences de CNews à un rapporteur indépendant, une étape préalable à d’éventuelles sanctions. Dans l’émission « Le Grand Rendez-vous » du 29 octobre, Eric Zemmour, polémiste et candidat à l’élection présidentielle sous le label « Reconquête! », a estimé que l’islam était « incompatible » avec la France et la République. Cette déclaration a suscité des réactions et des critiques en raison de son caractère controversé et potentiellement discriminatoire envers la communauté musulmane. Le polémiste – tout comme CNews – est un habitué des controverses et des tribunaux et compte déjà plusieurs condamnations.
Deux jours plus tard, Arno Klarsfeld, avocat et personnalité médiatique, a évoqué une « minorité musulmane qui est agissante » en matière d’antisémitisme. Il a également fait référence aux nombreux musulmans travaillant « sur les chantiers » et ayant « accès à des explosifs ». Ces propos ont été largement critiqués pour leur généralisation et leur ton provocateur.
Guillaume Meurice et France Inter rappelés à l’ordre
Dans une décision inhabituelle pour une séquence humoristique, l’Arcom a émis une mise en garde adressée à Radio France. Celle-ci met fin à la controverse née d’une chronique de l’humoriste Guillaume Meurice, qui a qualifié sur France Inter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de « sorte de nazi, mais sans prépuce ».
Le gendarme de l’audiovisuel français a estimé que ce sketch avait « porté atteinte au bon exercice par Radio France de ses missions et à la relation de confiance qu’elle se doit d’entretenir avec l’ensemble de ses auditeurs ». L’autorité a souligné les risques de répercussions sur la cohésion sociale, en particulier dans un contexte marqué par la recrudescence des actes antisémites.
