Créatrice de mode, Yasmine Agbantou clame le droit d’être ronde et belle

 Créatrice de mode, Yasmine Agbantou clame le droit d’être ronde et belle

Yasmine Agbantou, il faut commencer par s’accepter moi-même

Yasmine Agbantou, jeune femme de 28 ans, d’origine béninoise est styliste et créatrice de la marque de luxe, Mimine AG, pour les femmes qui font du 42 et plus.

Elle a lancé sa ligne pour contrecarrer la fausse idée selon laquelle la femme ronde n’achète pas des vêtements de luxe. Yasmine a prouvé au contraire que la demande existe. Mais c’est le marché qui exclut les femmes avec des rondeurs. Celles-ci n’ont pas l’opportunité de suivre la mode ni d’acheter du luxe. Elles se contentent de ce qu’on leur offre dans les boutiques spécialisées. Généralement, des vêtements au style classique un peu vieillot.

« Toute ma vie d’adulte, avoue Yasmine, je n’ai entendu que des phrases comme ; « tu serais plus jolie si tu étais plus mince », ou encore «  il faut perdre un peu de poids ». Comme si une femme ronde ne peut pas être belle, se révolte-t-elle.

Sa dernière collection portant le nom évocateur de « Rébellion » est destinée aux femmes qui font la taille de 40 à 52. La créatrice espère ajouter des tailles plus grandes dans les prochaines années. Une femme, selon cette militante très spéciale, a envie de bien s’habiller, de se mettre en valeur dans des matières de haute facture, quel que soit son tour de taille.

Les femmes qui ont des formes ont besoin de porter des vêtements conçus pour elles

Les marques de luxe s’arrêtent généralement à la taille 44, parfois même au 42. De plus, même dans ces tailles supposées grandes, les modèles  ne sont pas conçus pour des femmes avec des formes.  A la base, explique la styliste, le vêtement a été pensé et exécuté pour une taille 34, ensuite il a été élargi.  « C’est pourquoi, c’est très difficile de trouver des vêtements élégants qui vont aux morphologies fortes », analyse-t-elle. Ces femmes ont besoin de porter des vêtements conçus pour elles, plus travaillés, pour les aider à sculpter leur corps, le mettre en valeur et dissimuler des parties qu’elles n’aiment pas forcément montrer.

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Des préjugés selon lesquels la rondeur n’est pas un signe de bonne santé, que les femmes fortes ne sont ni aussi belles ni désirables que les autres, accentuent cette tendance des grandes marques à discriminer cette partie de la population féminine qui se sent stigmatisée à raison et marginalisée.

Yasmine a saisi l’opportunité pour lancer sa propre marque. Épanouie, elle dit s’accepter comme elle est, en énonçant cette règle d’or ; «l’acceptation des autres, commence par l’acceptation de soi ». On ne peut effectivement s’attendre à ce que les autres nous apprécient, si on ne s’apprécie pas soi-même. A toutes les femmes rondes, donc, à bas les complexes !

Mishka Gharbi