Emmanuel Macron sonne le glas de la Françafrique

 Emmanuel Macron sonne le glas de la Françafrique

Emmanuel Macron prononçant un discours à l’Elysée, le 27-02-2023, deux jours avant une tournée dans quatre pays d’Afrique centrale. Paris cherche à contrer l’influence croissante de la Chine et de la Russie dans la région. Stefano Rellandini / POOL / AFP

Coup d’envoi demain de la tournée africaine d’Emmanuel Macron en Afrique centrale. Lors d’un discours hier, il a annoncé un changement de cap notoire.

Le chef de l’Etat est attendu au Gabon, en Angola et au Congo. Hier, il a prononcé un discours, dans lequel il a annoncé un allègement de la présence française. « L’Afrique ne doit plus être un pré carré de la France ». Avec cette phrase, c’est la Françafrique qu’Emmanuel Macron semble vouloir enterrer.

Un changement de ton, qui se veut plus humble, plus à l’écoute de l’hostilité africaine à la présence française, avec ce symbole : la réduction des effectifs militaires sur place. Ni « retrait » ni « désengagement », mais une « diminution visible » à Dakar, Libreville ou encore Abidjan.

La France s’efface, même si aucun site militaire ne sera totalement fermé. On parle ici de centaines, voire de milliers de soldats qui vont rentrer. On dénombre plus de 3 000 hommes déployés sur tout le continent.

Un boulevard pour Wagner

La France se retire mais reste un partenaire pour ces pays. Emmanuel Macron évoque « un nouveau partenariat sécuritaire », avec la mise en place d’académies, des sites de formation et d’entraînement conjoints. Paris s’est d’ailleurs engagé à livrer des équipements aux armées locales.

Pas de quoi rassurer les militaires français qui craignent que ce retrait n’offre un boulevard à Wagner, ce groupe paramilitaire russe, installé notamment en Centrafrique et au Mali. C’est la conclusion d’un cycle et la France a désormais 4 ans pour écrire cette nouvelle page.

Continuera à avancer

Par ailleurs, lors de son discours, Emmanuel Macron a déclaré qu’il continuerait à « avancer » pour renforcer la relation de la France avec l’Algérie comme avec le Maroc, au-delà des « polémiques » actuelles et des tensions entre ces deux pays. « Ma volonté est vraiment d’avancer avec le Maroc. Le roi le sait, nous avons eu plusieurs discussions, il y a des relations personnelles qui sont amicales », a-t-il souligné.

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Chloé Juhel