Essaouira. Un forum mondial des femmes pour la paix

 Essaouira. Un forum mondial des femmes pour la paix

Andre Azoulay dans le patio de « Bayt Dakira » (Maison de la mémoire) un espace spirituel et patrimonial de préservation de la mémoire judéo-marocaine à Essaouira. FADEL SENNA / AFP

« Guerrières de la Paix », un oxymore qui devrait nous faire réfléchir, surtout quand plusieurs femmes de confessions musulmane et juive, engagées pour la paix, la justice et l’égalité, initiée en France en 2022 et co-présidée par Hanna Assouline et Fatima Bousso, se sont mis en tête de lancer un appel international des femmes pour la paix, à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme à Essaouira, les 7 et 8 mars prochain.

Des femmes venues du monde entier, militantes pour la paix mais aussi engagées pour la justice, l’émancipation et la liberté, feront le déplacement pour écrire ensemble une nouvelle page pour un appel à la paix, à destination du monde.

Dans le lot, des Palestiniennes, des Israéliennes, des Afghanes, des Libériennes, des Iraniennes. Au passage, Huda Abu, présidente de l’Alliance for Middle East peace (Palestine), Nurith Hagragh (Women wage peace – Israël), Shirin Ebadi (prix Nobel de la paix – Iran) ou encore Jessica Mwiza (Mémoire – Rwanda).

L’Unesco patronne l’évènement et les Nations unies (Alliance des civilisations) soutiennent une initiative qui se veut comme l’acte fondateur d’un « Forum mondial des Femmes pour la Paix » qui caresse l’espoir de peser sur les décisions politiques, en s’appuyant notamment sur la résolution 13- 25 de l’ONU.

Si le royaume a eu le privilège d’abriter la première édition de cet évènement, c’est d’abord parce que le Maroc est le symbole d’une cohabitation réussie entre musulmans et juifs, grâce notamment à l’engagement personnel du roi Mohammed VI, et c’est justement la ville d’Essaouira qui accueillera ce temps fort, une cité connue pour sa forte communauté juive qui dépassait en nombre, à une certaine époque, la communauté musulmane.

Essaouira, une cité séculaire qui renaît notamment grâce au travail de mémoire de nombreux passeurs de cultures, tels qu’André Azoulay (qui est d’ailleurs partenaire de l’évènement), redevenue terre de pèlerinage de dizaines de milliers de Marocains juifs ayant quitté le pays depuis 50 ans qui y reviennent pour renouer avec leur identité marocaine.

Le mouvement des Guerrières de la Paix a été créé en France, en 2022, sous l’impulsion de la réalisatrice et militante pour la paix Hanna Assouline, autour de femmes musulmanes et juives qui se sont rassemblées en réaction aux fortes tensions intercommunautaires liées aux répercussions du conflit israélo-palestinien.

Ces femmes ont décidé dès le départ de parler d’une seule voix pour rejeter l’assignation identitaire et rassembler des femmes de toutes cultures, croyances, origines pour faire front commun face à toutes les haines qui circulent dans notre société.

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Said Tanjaoui