Discrimination à l’embauche: pas de « name and shame »

 Discrimination à l’embauche: pas de « name and shame »


C’était une promesse d’Emmanuel Macron: afficher les entreprises discriminantes. Les résultats d’une campagne de testing sont accablants.

 


La campagne a été menée, les résultats ont été publiés mais le gouvernement ne semble pas pressé de communiquer le nom des mauvaises entreprises  en matière de discrimination. Pour quelles raisons ? On ne peut que spéculer. Le « name and shame » si cher à Emmanuel Macron ne pourra donc pas se faire, puisqu’on ne dispose d’aucun « name » !



Pas de communication officielle



La grande campagne de testing a pourtant bien été lancée à la demande du gouvernement entre novembre 2018 et janvier 2019. Les chercheurs qui ont analysé ces résultats ont donc décidé de publier eux-mêmes leurs travaux, il y a quelques jours, sans attendre donc de communication officielle. Les résultats de cette étude seraient même restés dans les tiroirs du gouvernement depuis 8 mois…



Sans appel et sans surprise 



Alors que dit cette campagne ? Plus de 17 000 candidatures fictives ont été envoyées à plus de 100 sociétés situées dans 6 régions de France. A chaque fois : deux profils identiques, l’un avec patronyme à consonnance maghrébine, l'autre un patronyme à consonnance française. Les résultats sont sans appel, et également sans surprise : la première candidature a 20% de chances en moins de recevoir une réponse à une offre d'emploi et 30% de chances en moins d'être recontacté après une candidature spontanée.

 


Courtepaille et AccorHotels




Une première campagne gouvernementale de testing avait déjà été menée, sous François Hollande. En 2015, la ministre du travail Myriam El Khomri avait ensuite publiquement dénoncé plusieurs entreprises : il s’agissait de Courtepaille et AccorHotels.

 

Chloé Juhel