France. Grandes écoles : la diversité sociale ne progresse pas

 France. Grandes écoles : la diversité sociale ne progresse pas

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Les Grandes écoles sont restées largement fermées aux élèves issus de milieux défavorisés. Malgré la multiplication des dispositifs d’ouverture, la part des étudiants non Franciliens n’a pas progressé ; et les filles demeurent sous-représentées, selon une étude menée entre 2006 et 2016.

 

C’est ce qui ressort donc d’une vaste étude menée par l’Institut des politiques publiques (IPP) publiée ce mardi 19 janvier. Les chercheurs se sont penchés sur des données administratives entre 2006 et 2016. Ils dressent un panorama du recrutement et de la fréquentation au sein de ces établissements d’élites, qui illustre l’étroitesse de leur base de recrutement, « tant du point de vue de l’origine sociale et du genre de leurs étudiants, que de leur profil scolaire et leur origine géographique ».

Sur la période 2016-2017, les étudiants issus de catégories socio-professionnelles très favorisées (CSP +) représentaient 64 % des effectifs dans les grandes écoles, alors qu’ils représentent 23 % de l’ensemble des jeunes de 20 à 24 ans en 2016. Dans 10 % des écoles les plus sélectives (polytechnique, HEC, Ecole Normale Supérieure, Sciences po Paris…), cette part de jeunes issus de CSP + grimpe jusqu’à 80 %.

A l’inverse, les étudiants les plus défavorisés (enfants d’ouvriers, de personnes sans emploi), n’étaient que 9 % sur les bancs des grandes écoles à cette période. Cette catégorie socio-professionnelle représente pourtant 36 % des 20-24 ans, et constitue 20 % des étudiants de niveau bac +3 à bac +5 à l’université.

Le rapport fait également état d’éléments nouveaux sur l’origine géographique des étudiants des grandes écoles. En 2016-2017, 30 % d’entre eux ont passé leur baccalauréat en Ile-de-France, où vivent moins de 20 % des lycéens. Une forte concentration qui se vérifie sur l’ensemble de l’étude.

Sur cette même période, les grandes écoles se caractérisent enfin par une sous-représentation des filles. Ces dernières ne constituaient alors « que 42 % des effectifs des grandes écoles et seulement 37 % des effectifs des 10 % des grandes écoles les plus sélectives », rapporte l’étude. Une sous-représentation féminine qui n’est cependant pas uniforme, note l’étude : « elle est particulièrement marquée dans les écoles d’ingénieurs (26 % de filles) alors que les écoles de commerce présentent, en moyenne, des proportions comparables de filles et de garçons ».

 

Nadir Dendoune