L’IMA dissèque l’économie du monde arabe

 L’IMA dissèque l’économie du monde arabe

L’institut du monde arabe à Paris – MANUEL COHEN / AFP


 


Mardi matin (2 juin) à l’institut du monde arabe (IMA) se tenait la dernière session des petits déjeuners économiques du monde arabe. L’occasion de mettre un coup de projecteur sur "le rôle de l’interculturalité dans les échanges économiques avec le monde arabe".


 


Une salle comble écoute religieusement Jack Lang, directeur de l’IMA, introduire cette dernière session des "petits déjeuners économiques du monde arabe" avant l’été. « Elle doit permettre un partage d’expérience avec les chefs d’entreprises français et arabes qui livreront leurs conseils sur les approches à adopter pour communiquer, négocier et manager dans un contexte franco-arabe » souligne l’ancien ministre.


« Le rôle de l’interculturalité dans les échanges économiques avec le monde arabe ». Un thème très vaste balayé par quatre intervenants, Ingie Chalhoub, présidente-directrice générale du Groupe Etoile et directrice artistique d’Ingie Paris. Hakim El Karoui, partner chez Roland Berger Strategy Consultants, Mohamed Jaidah, directeur général de Jaidah Group et Morgan Marchand, consultant et formateur en management international chez Sherpa Formation.


 


En finir avec le sentiment colonialiste


Entre les pains au chocolat et les croissants, les intervenants ont débattu des échanges économiques entre la France et le monde arabe et des difficultés culturelles qui peuvent parfois faire obstacle au business, « il arrive souvent queles Français viennent en ayant le sentiment d’être chez eux » explique Hakim El Karoui.


Un problème repris par Ingie Chalhoub, l’une des icônes de mode les plus influentes au Moyen-Orient, « il faut d’abord analyser et essayer de comprendre la culture » avant de vouloir faire des affaires.


 


Un problème d’intégration à la française


Difficile d’occulter la question maghrébine et plus précisément musulmane en France. Hakim El Karoui met les pieds dans le plat, « il y a un problème d’acceptation d’une communauté pourtant très bien intégrée. On préfère toujours montrer les quelques exemples négatifs plutôt que tous les autres qui réussissent ». « Aux Etats-Unis ils ont compris très vite que la communauté musulmane pouvait être une chance, ici c’est tout le contraire » ajoute-t-il


Un désamour qui pousse une partie de la population franco-maghrébine à s’expatrier au Moyen-Orient ou dans d’autres pays d’Europe, « j’en croise beaucoup dans les pays du Golf ou au Royaume-Uni, ils me disent qu’ici au moins ils ne sont pas stigmatisés » raconte Hakim El Karoui.


 


Les femmes vont-t-elles prendre le pouvoir ?


Le débat se termine sur la place de la femme dans le monde arabe. Optimiste, Ingie Chalhoub vante « des avancées notables » et rappelle qu’il y a trente ans lorsqu’elle a commencé, « ça été bien plus difficile avec les patrons français, italiens ou américains qu’avec les autres ».


Pour Hakim El Karoui, le monde arabe « est très en retard » sur la question de la femme mais il garde une lueur d’espoir, « dans les universités on trouve aujourd’hui 60% de filles, ce qui veut dire que demain les femmes seront plus diplômées que leurs maris ». Suffisant pour faire bouger les lignes ?


 


Jonathan Ardines

Jonathan Ardines