Le Raincy : exclue d’une cérémonie de Noël à cause de son voile

 Le Raincy : exclue d’une cérémonie de Noël à cause de son voile

Illustration – JEAN-PIERRE MULLER / AFP


Une femme qui accompagnait sa nièce à une cérémonie de Noël organisée par la municipalité a été éjectée par le maire en personne car elle portait un foulard.


Nouvelle affaire de discrimination au Raincy, ancien fief d’Eric Raoult (LR) en Seine-Saint-Denis. Ce mercredi 15 décembre, le service jeunesse organisait un évènement, dans l’esprit de Noël, autour des enfants et de leurs parents pour une remise de cadeaux. La suite est racontée par le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), « Accompagnant sa nièce de deux ans lors de cet évènement, Inès (prénom modifié) a été sommée de quitter la salle à trois reprises, au prétexte que son foulard était ‘un signe ostentatoire’ ».


Prévue de 18h30 à 20H30, la cérémonie a pris fin à 19h30 pour la tata, fautive de porter le voile. Elle, qui voulait « prendre des photos (de sa nièce) avec son beau cadeau que sa maman a soigneusement préparé », s’est faite poussée vers la sortie.


D’abord une employée de la mairie qui le lui demande prétextant qu’elle « n’a pas le droit de rester » car elle porte « un signe ostentatoire » et que cela serait interdit dans « une institution laïque ». Elle se contraint donc à quitter l’évènement mais avec le soutien d’une femme ‘de confession juive sensible à cette injustice’, elles reviennent à la charge « pour défendre ses droits » comme le précise le CCIF.


Même son de cloche de la part de l’employée municipale, « faut sortir, vous ne pouvez pas rester ici ! ».Elle exige alors un texte de loi qui justifierait son éviction mais personne ne répond.


Pour la troisième fois, elle se retrouve poussée vers la sortie par Jean-Michel Genestier, le maire en personne. Le dialogue qui s’en suivra, raconté au CCIF par la victime, parle de lui même, « Le Maire vient me voir avant de quitter la salle, me demandant si ‘Ca va ?’. Je lui réponds ‘Oui ça va mais bon….’ Quand il me coupe la parole et ose dire, ‘C’est un signe ostentatoire, on fait du mieux pour faire respecter les lois, c’est pour le bien de la République ! ». Il n’a même pas eu la décence de me regarder dans les yeux ».


Le CCIF qui apporte à la victime soutien et assistance dans ses démarches, dénonce « le basculement raciste auquel nous assistons en France » et réclame aux autorités de tout faire pour « rassembler le peuple et non d’en exclure une partie en raison de leur confession religieuse ».


Jonathan Ardines

Jonathan Ardines