Saint-Ouen : un banquet contre les violences

 Saint-Ouen : un banquet contre les violences

Les Audoniens sont attendus nombreux ce soir pour dire non à la violence qui gangrène leur ville.


Réunir tout le monde autour d'un banquet contre les violences à Saint-Ouen (93). C'est le pari de l'association audonienne An Noor pour donner une image plus positive de sa ville, non seulement, à l'extérieur mais aussi aux habitants. Ainsi, ce soir (15 juillet), en face de l'Hôtel de ville, un banquet sera dressé pour réunir et partager dans la paix.


 


Réunir


 


Créée en 2012, l'association An Noor œuvre pour le bien-être des habitants de Saint-Ouen et notamment au sein du collectif Saint-Ouen Debout. Ce soir, l'idée reste la même que celle qui motive ces militants depuis toujours, réunir : « Ce moment convivial permettra d'enrayer un petit peu la spirale de la violence, redonner confiance aux habitants et leur dire que notre ville est autre chose que ce qu'en disent les médias. Nous voulons lutter contre les violences répétées » réaffirme Bocar Niane, président d'An Noor. Ce dernier milite pour que les Audoniens prennent les choses en main et agissent afin de mettre un terme à ces violences venant régulièrement endeuiller les quartiers de la ville.


 


Que fait la Mairie ?


 


Alors que les habitants, les militants, de Saint-Ouen travaillent pour assainir le climat de leur ville, il semblerait que les élus ne soient pas forcément prompts à les aider dans ce sens. Ou en tout cas, les associatifs ont appris à se débrouiller par eux-mêmes : « Nous demandons des moyens mais les pouvoirs publics restent assez timides. Nous n'avons reçu aucun soutien de la part de la mairie.


Nous les avions rencontrés deux fois suite à l'action que nous avions menée avec Saint-Ouen debout, nous avons discuté avec le maire. Pour le banquet, ils ne nous ont rien donné : ni tables, ni chaises, ni barnum, ni autorisation. Pour avoir l'autorisation, nous avons été obligés de passer par la préfecture » selon le responsable d'An Noor. Assez pessimiste quant à l'implication de la mairie pour éradiquer cette violence, ce dernier indique pourtant être passé au-dessus de son scepticisme après l'élection du nouveau maire, William Delannoy, l'année dernière : « Cette majorité est arrivée en 2014, nous avons voulu leur accorder le bénéfice du doute. Nous avons travaillé avec eux, mais finalement ça n'a pas marché… ».


An Noor et le collectif Saint-Ouen Debout continuent de travailler malgré tout pour la population de la ville. Et ils ne sont pas prêts de jeter l'éponge malgré les difficultés : « Au-delà de l'été, nous voulons pérenniser des actions, créer des événements… ». En attendant, lors de cette chaude soirée estivale, les associations et les habitants se réuniront, apporteront de quoi partager un bon repas, le tout dans la joie et la paix. 


 


Ferdinand Duhamel

Ferdinand Duhamel