Gaza : 4 otages libérés, 274 Palestiniens tués, Netanyahu sous pression

 Gaza : 4 otages libérés, 274 Palestiniens tués, Netanyahu sous pression

Les Palestiniens inspectent les dégâts, un jour après l’opération de libération de 4 otages israéliens dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 9 juin 2024, qui a coûté la vie à 274 Palestiniens. (Photo Eyad BABA / AFP)

Des vies sauvées et des vies volées. La libération de quatre otages israéliens, détenus à Gaza, s’est faite au détriment de nombreuses victimes palestiniennes.

Hier (9 juin), quatre ex-otages Israéliens retrouvaient leurs familles après avoir passé 245 jours en captivité. Kidnappés le 7 octobre, lors du festival de musique électronique de Nova, ils ont été libérés samedi (8 juin) suite à une opération spéciale menée par l’armée israélienne.

Cette nouvelle libération d’otages semble diffuser un sentiment mitigé dans la population israélienne. La joie de voir des ex-otages retourner auprès des leurs, a très vite laissé place au doute concernant le reste des otages.

Selon les chiffres de l’armée israélienne, 116 d’entre eux sont encore détenus à Gaza, 41 sont déjà morts. Pour les familles, un cessez-le-feu reste le moyen le plus sûr de pouvoir libérer tous les otages.

Nouveau massacre

Du côté de la communauté internationale, le soulagement de voir quatre otages libérés a très vite laissé place à l’effroi. Lors de l’opération spéciale menée dans le camp de Nuseirat, situé en plein cœur de la bande de Gaza, les dommages collatéraux se sont révélés d’une ampleur épouvantable.

Selon les chiffres avancés par le ministère de la Santé de Gaza, l’assaut de l’armée israélienne aurait causé la mort d’au moins 274 Palestiniens.

« Les informations en provenance de Gaza faisant état d’un nouveau massacre de civils sont effroyables (…) Nous condamnons cela avec la plus grande fermeté. Le bain de sang doit cesser immédiatement », réagissait hier Josep Borrell, Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères.

Pression

Selon des informations relayées par le quotidien britannique The Guardian, l’amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, confirmait samedi que des dizaines de Palestiniens avaient été tuées. Toutefois, ce dernier aurait eu connaissance de moins de 100 victimes signalées.

Malgré la libération d’otages, le gouvernement israélien, et surtout Benjamin Netanyahu, reste donc sous pression. Alors que les familles des otages, tout comme la communauté internationale, poussent pour obtenir un cessez-le-feu, Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, a annoncé, hier soir, sa démission du gouvernement.

Dans une allocution télévisée, ce dernier a déclaré : « (Benjamin) Netanyahu nous empêche d’avancer vers une réelle victoire. C’est pourquoi nous quittons aujourd’hui le gouvernement d’urgence avec le cœur lourd mais sans regret ».

 

Charly Célinain