Gaza : « Génocide », « famine », le Conseil de sécurité de l’ONU interpellé

Tom Fletcher au Conseil de sécurité de l’ONU, le 13 mai 2025. Capture d’écran / YouTube
Gaza : Agir, enfin ? Le chef des opérations humanitaires de l’ONU appelle le Conseil de sécurité à agir et dénonce les exactions répétées d’Israël.
« Allez-vous agir maintenant – de manière décisive – pour prévenir un génocide et garantir le respect du droit international humanitaire ? », lançait hier (13 mai) Tom Fletcher aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU.
Dans le cadre d’une réunion du Conseil sur la situation dans l’enclave palestinienne, le chef des opérations humanitaires de l’ONU a délivré un discours sans concession, mettant l’organisation face à ses responsabilités.
Tom Fletcher questionnait sur le discours qui sera tenu aux générations futures sur ce qu’il se passe aujourd’hui à Gaza : « Peut-être dirons-nous avoir publié une déclaration… Ou peut-être utiliserons-nous ces mots creux : « Nous avons fait tout ce que nous pouvions » ».
Système de santé dévasté
« Pour avoir visité ce qui reste du système médical de Gaza, je peux vous dire que la mort à cette échelle a un son et une odeur qui ne vous quittent pas », témoignait Tom Fletcher.
Il indiquait notamment que l’hôpital européen de Gaza à Khan Younès avait été bombardé, hier (13 mai), faisant de nouvelles victimes parmi les civils. De plus, la population gazaouie, soit quelque 2,1 millions de personnes, est menacée de famine.
Les bombardements israéliens continuent de provoquer le déplacement de centaines de milliers de civils palestiniens.
Aide humanitaire
Depuis plus de dix semaines, aucune nourriture, aucun médicament, aucune eau n’ont pénétré à Gaza. Tom Fletcher accusait directement Israël : « Nous disposons de mécanismes rigoureux pour garantir que notre aide parvienne aux civils, et non au Hamas (…) Mais Israël nous refuse l’accès, faisant passer son objectif de dépeuplement de Gaza avant la vie des civils ».
L’incertitude entourant l’acheminement de l’aide humanitaire reste totale. Mais le chef des opérations humanitaires de l’ONU l’assurait de nouveau hier, l’organisation souhaite « désespérément reprendre l’aide humanitaire à grande échelle à Gaza, conformément aux principes fondamentaux d’humanité, d’impartialité, d’indépendance et de neutralité ».