L’inceste, le pire des tabous

 L’inceste, le pire des tabous

L’inceste est peut-être le pire des tabous à travers le monde, et traverse toutes les frontières. Au Maroc, les professionnels de santé et membres associatifs affirment que le phénomène est commun. Ils nous ont éclairé sur la sombre réalité du terrain.

Selon un sondage Ipsos paru en novembre 2020, 1 Français sur 10 affirment avoir été victimes de viols ou d’agressions sexuelles pendant leur enfance, commis dans la sphère familiale. En France, au Maroc, comme n’importe où dans le monde, les chiffres sont bien en deçà de la réalité. Pour cause, le silence qui plane tout particulièrement sur ce crime. 

Dans cette vidéo, nous avons donné la parole à :

  • Dr Ghislaine Benjelloun, pédopsychiatre et responsable de service au CHU d’Ibn Rochd. Elle nous a expliqué le rôle du pédopsychiatre pour soutenir l’enfant victime d’inceste, les mécanismes psychologiques qui poussent au silence, et les séquelles qu’entraine l’inceste sur l’adulte en devenir.
  • Mme Najia Adib, présidente de l’association Touche pas à mes enfants qui vient en aide aux victimes de pédophilie. Elle nous affirme traiter au moins 1 cas par semaine d’inceste. Le rôle de l’association consiste en l’écoute de la victime, en son accompagnement psychologique, au signalement du crime si la victime le souhaite. Dans ce cas, elle est présentée à des médecins pour que les experts, gynécologue et pédopsychiatre, établissent un rapport. Par la suite, ils rassemblent tous ces documents, constituent une plainte et portent l’affaire au tribunal.
  • Maître Youssef Rharib, l’avocat de Touche pas à mes enfants. Il s’est prononcé sur l’absence d’un cadre juridique spécifique qui règlement de manière claire le sujet de l’inceste au Maroc. Il nous explique comment le manquement du législateur marocain à punir fermement et indépendamment cette infraction crée un vide juridique dangereux qui encourage à la commission de l’inceste.
  • Maître Youssef Chehbi, qui nous a démontré, en prenant exemple sur une affaire, que les juges marocains n’ont pas encore les outils pour combattre ce fléau.

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Malika El Kettani