La mairie de Paris sanctionnée pour avoir nommé trop de femmes

 La mairie de Paris sanctionnée pour avoir nommé trop de femmes

Anne Hidalgo, la maire de Paris. FRANCK FIFE / AFP

Une décision absurde, selon la maire de Paris Anne Hidalgo. La capitale devra payer 90 000 euros d’amende pour avoir nommé 11 femmes contre 5 hommes, aux postes de direction.

La maire de Paris a annoncé qu’elle sera ravie d’apporter elle-même, en compagnie de ses adjointes, ses directrices et l’ensemble des femmes du secrétariat général, le chèque au ministère de la Fonction publique, en l’occurrence à la ministre Amélie de Montchalin.

La capitale s’est vu infliger une amende de 90 000 euros par le gouvernement au motif que la municipalité a « nommé trop de femmes aux postes de directions ». Précisément, 11 femmes ont été désignées contre hommes seulement, la parité n’aurait donc pas été respectée.

Hier, le 15 décembre, lors du Conseil municipal, l’édile socialiste a dénoncé une « décision absurde » : « Je vais me réjouir aujourd’hui que nous ayons été condamnés à une amende ».

Accélérer le tempo

« Ce qui est très beau avec la bureaucratie c’est qu’elle ne connaît absolument pas le discernement et donc, elle ose tout », a déclaré Anne Hidalgo. La maire de Paris ironise : « la direction de la Ville serait devenue, tout à coup, beaucoup trop féministe ». « Cette amende est évidemment absurde, injuste, irresponsable, dangereuse (…). Oui, nous devons promouvoir des femmes avec détermination et vigueur car le retard partout en France est encore très grand (…). Oui, pour promouvoir et arriver un jour à la parité, il faut accélérer le tempo et faire en sorte que dans les nominations il y ait plus de femmes que d’hommes ».

47% de femmes cadres supérieures

Ces chiffres concernent l’année 2018. Depuis, la loi de 2019 dispense de sanction les employeurs qui nomment trop d’hommes ou de femmes, tant que ça n’aboutit pas à un déséquilibre. Etant donné que la municipalité parisienne ne compte que 47% de femmes cadres supérieures, elle ne devrait plus tomber sous le coup de la loi. Mais cette législation n’étant pas rétroactive, Paris devra payer pour une amende pour l’année 2018.

 

Chloé Juhel