La police utilise-t-elle un logiciel de reconnaissance faciale ?

 La police utilise-t-elle un logiciel de reconnaissance faciale ?

LFI veut saisir la justice et demande une commission parlementaire sur « le scandale de la reconnaissance faciale ». Markus Schreiber / POOL / AFP

C’est une information du site Disclose. Depuis huit ans, les forces de l’ordre auraient recours à un logiciel de vidéosurveillance qui permet la reconnaissance faciale.

 

Information démentie dans les médias par Gérald Darmanin. Malgré tout, pour qu’il « n’y ait pas de doute », le ministre de l’Intérieur a demandé une enquête administrative sur l’utilisation par les services du ministère de l’Intérieur de la reconnaissance faciale via un logiciel de vidéosurveillance.

De son côté, la Cnil, autorité indépendante gardienne de la vie privée des Français, a lancé une « procédure de contrôle » visant le ministère de l’Intérieur.

Par ailleurs, le groupe LFI a l’intention de saisir la justice et réclame une commission d’enquête parlementaire sur ce qu’il nomme « le scandale de la reconnaissance faciale ».

Ces révélations constitueraient un camouflet vis-à-vis du Parlement dans sa mission de contrôle. Les parlementaires ont en effet adopté en avril un texte de loi en vue des JO-2024 qui contient un important volet sécuritaire. Au sein de ce volet : la vidéosurveillance algorithmique, censée permettre de repérer plus rapidement des « événements » potentiellement dangereux à partir d’images de caméras et de drones, et de les signaler aux équipes de sécurité.

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Vidéosurveillance algorithmique

Selon une enquête du site d’investigation Disclose parue en début de semaine, les forces de l’ordre ont acquis en 2015, « en secret », un logiciel d’analyse d’images de vidéosurveillance de la société israélienne Briefcam.

Il s’agit d’une entreprise spécialisée dans le développement de logiciels destinés à la vidéosurveillance algorithmique, et aujourd’hui détenue par le géant japonais Canon.

Dans la foulée de ces révélations médiatiques, le tribunal administratif de Caen a ordonné à une communauté de communes de Normandie d’effacer les données personnelles acquises via ce même logiciel de vidéosurveillance.

Ce jugement enjoint « la communauté de communes Cœur Côte Fleurie (parmi lesquelles Deauville et Trouville-sur-mer) de procéder dans un délai de cinq jours à l’effacement des données à caractère personnel contenues dans le fichier et dans toutes les copies, totales ou partielles, à l’exception d’un seul exemplaire placé sous séquestre à la Commission nationale informatique et libertés ».

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Chloé Juhel