Le CDH interpellé au sujet de l’enlèvement d’un dissident Sahraoui en Algérie

 Le CDH interpellé au sujet de l’enlèvement d’un dissident Sahraoui en Algérie

Genève – ONU. FABRICE COFFRINI / AFP

Le Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU a été interpellé, lundi 1er mars, sur les violations des droits de l’homme perpétrées à l’encontre des populations sahraouies des camps de Tindouf, en Algérie. Les autorités de ce pays sont tenues responsables de la répression, la torture et les enlèvements des opposants dans lesdits camps.

 

Lors de la 46ème session du CDH, le défenseur sahraoui des droits humains, Adnan Braih, a attiré l’attention du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme sur la question du Sahara. « Des milliers de Sahraouis sont condamnés au silence dans les camps de Tindouf dans le Sud-Ouest de l’Algérie, où le polisario et ses milices armées sèment la terreur ». Dans le but d’étouffer par tous les moyens la protestation et la colère populaire dans les camps.

Braih est revenu sur le cas de son propre frère Ahmed Khalil Braih qui a été enlevé en janvier 2009 par les services de renseignements algériens. Cet ancien membre du polisario devait mener une enquête sur des violations commises par les dirigeants des séparatistes.

« En effet, l’État algérien refuse toujours de dévoiler le sort de mon frère Ahmed Khalil Braih, enlevé par ses services de renseignements en janvier 2009 à Alger », a-t-il avancé. L’homme était alors conseiller aux droits de l’homme auprès du secrétaire du polisario. L’enlèvement a été effectué « en dépit de la décision du Comité des droits de l’homme rendue publique en juillet 2020, et des manifestations dans les camps de Tindouf pour exiger sa libération », a-t-il plaidé.

Adnan Braih a exhorté le Haut-commissariat aux droits de l’homme à « agir afin que les autorités algériennes assument leurs responsabilités en garantissant les droits des Sahraouis se trouvant sur son territoire, tel que cela est exigé par le système des Nations unies des droits de l’homme, et en mettant un terme à l’impunité dont jouissent les tortionnaires ».

Une campagne internationale pour la libération d’Ahmed Khalil Braih

Le mois de février dernier, deux organisations des droits de l’homme basées en Espagne, avaient lancé une campagne pour la libération d’Ahmed Khalil Braih, disparu depuis 2009 en Algérie dans des circonstances douteuses. DHSF (Droits de l’homme sans frontières) et l’Association sahraouie de défense des droits de l’homme (ASADEDH) ont annoncé la disparition d’Ahmed Khalil Braih depuis 2009. Les deux organisations accusent les services algériens de séquestrer le dissident sahraoui sans jugement depuis cette date.

En 2019, les membres de la famille d’Ahmed Khalil Braih, avaient organisé un sit-in devant le siège du HCR dans la zone de Rabouni à Tindouf. Pour réclamer la vérité sur le sort du séquestré par le front Polisario. Cette affaire avait fait grand bruit devant la 4ème Commission de l’ONU. L’ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies Omar Hilale avait mis à nu les violations des droits de l’homme perpétrées par le polisario dans les camps de Tindouf.

Le dernier rapport du SG de l’ONU au Conseil de sécurité sur la question du Sahara marocain, en date du 9 octobre 2019, avait fait écho de la disparition forcée de l’ex-cadre du polisario Ahmed Khalil Braih.

 

Mohamed El Hamraoui