Le Danemark veut conditionner l’aide sociale aux immigrés à l’exercice d’une activité

 Le Danemark veut conditionner l’aide sociale aux immigrés à l’exercice d’une activité

La question de l’intégration des immigrés est récurrente dans le débat public au Danemark

Le Danemark prévoit de corréler le versement de l’aide sociale aux immigrés à l’exercice d’une activité afin de les inciter à s’intégrer. Dans ce pays nordique riche, la question migratoire est depuis longtemps un sujet sensible.

« Nous voulons introduire une nouvelle logique de travail où les (immigrés au Danemark) ont le devoir de contribuer et d’être utiles. S’ils ne peuvent pas trouver un emploi régulier, ils doivent travailler pour leur allocation », a déclaré le 7 septembre Mette Frederiksen, Première ministre du pays.

« Pendant trop d’années, nous avons rendu un faux service à un grand nombre de personnes en ne leur imposant rien », a-t-elle ajouté. Il plaide ainsi pour que le versement d’aides sociales aux immigrés soit conditionné à l’exercice d’une activité de 37 heures par semaine.

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« Par exemple, ce peut-être un travail à la plage pour ramasser des mégots de cigarettes ou du plastique […] aider à résoudre diverses tâches au sein d’une entreprise », a de son côté suggéré le ministre de l’Emploi, Peter Hummelgaard. Selon lui, « le plus important […] est que les gens sortent de chez eux ».

 

Objectif zéro demande d’asile

Dans son projet « le Danemark peut en faire plus », le gouvernement social-démocrate note que six femmes sur dix originaires du Maghreb, de Turquie et du Moyen-Orient sont en dehors du marché du travail danois. Dans un premier temps, l’ambition est d’intégrer 20 000 personnes en les poussant à trouver un emploi.

Avec le climat, qui était la préoccupation principale des électeurs lors des dernières législatives en 2019, la question migratoire, alimente régulièrement le débat politique danois tous bords confondus.

En début d’année, la Première ministre avait énoncé un objectif de zéro demande d’asile. Le nombre de dossiers est déjà tombé à un niveau très faible avec 851 entre le 1er janvier et le 31 juillet. Il s’agit du dernier d’une série de tours de vis migratoires successifs depuis plus de 20 ans.

« Nous devons nous assurer que peu de gens viennent dans notre pays, sinon notre cohésion sociale ne peut prévaloir », avait-elle plaidé à l’époque. D’après l’institut statistique national, 11 % des 5,8 millions d’habitants du Danemark sont étrangers. Dont 58 % de citoyens venant de pays classés par Copenhague comme « non occidentaux ».

Rached Cherif