Le fonds Marianne au cœur d’une enquête judiciaire

 Le fonds Marianne au cœur d’une enquête judiciaire

Marlène Schiappa, chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative. Thomas SAMSON / AFP)

Fonds Marianne. Le Parquet national financier vient d’ouvrir une enquête pour détournement de fonds public, abus de confiance et prise illégale d’intérêt.

Lancée par Marlène Schiappa, après l’assassinat de Samuel Paty, il était censé promouvoir les valeurs de la République. Mais l’utilisation des subventions interroge. Le Parquet national financier étudiait depuis près de deux semaines les signalements adressés à la justice au sujet de ce fonds.

Le fonds Marianne, c’est deux millions et demi d’euros. Les premières interrogations sont apparues après une enquête de France 2 et de l’hebdomadaire Marianne. 355 000 euros attribués à l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire. Une association qui n’a présenté qu’un site internet très peu consulté mais dont deux ex-dirigeants ont été grassement rémunérés, parmi lesquels le journaliste Mohamed Sifaoui.

Personnalités de gauche dénigrées

Autre bénéficiaire de ce fonds : une organisation nommée « Reconstruire le commun », qui a obtenu 330 000 euros pour financer un site internet et des publications très peu suivies sur les réseaux sociaux. Des contenus dans lesquels plusieurs personnalités de gauche ont été dénigrées, selon les révélations de Mediapart. Anne Hidalgo et la députée Mathilde Panot ont saisi la justice.

La suite, au Parlement

Marlène Schiappa a fustigé des « calomnies ». « AUCUN des lauréats du Fonds Marianne n’est mon ami, ou mon proche, ou que sais-je », a-t-elle précisé, indiquant que son avocate « poursuivrait pour diffamation tous ceux qui (l’)imputent à tort d’une action de favoritisme ». 

La suite de cette affaire va aussi se jouer au Parlement. La commission des finances du Sénat a voté en faveur d’une mission d’information. Les auditions devraient commencer d’ici à la fin du mois.

Chloé Juhel