L’équipe d’Algérie en route pour disputer la Coupe du monde de « Teqball » en Allemagne

 L’équipe d’Algérie en route pour disputer la Coupe du monde de « Teqball » en Allemagne

Mourad Ameriou lors d’une compétition de Teqball à Eaubonne (95) en mars 2022. Photo : DR

Quand il parle de son nouveau sport, Mourad Ameriou, 45 ans, a les yeux qui pétillent. Pour cet habitant de Bourg-en-Bresse (01), la rencontre, il y a un an avec le « Teqball », sorte de tennis-ballon qui se joue sur une table de ping-pong, a changé sa vie. Dans quelques jours, il s’envolera pour Nuremberg en Allemagne pour disputer la Coupe du monde sous les couleurs de l’Algérie. Une immense fierté pour ce bi-national. Mourad Ameriou nous raconte tout.  

 

LCDL : Pensiez-vous, il y a un an, être à quelques jours de disputer une Coupe du monde de teqball sous les couleurs de l’Algérie ? 

Mourad Ameriou : Bien sûr que non. Ça paraît fou … Je ressens surtout une immense fierté. Au début, ça n’a pas été simple pour nous parce que la Fédération algérienne de teqball n’existait pas il y a encore quelques mois. 

Quand je dis nous, je parle des trois autres joueurs de l’équipe algérienne, Fethi Larit, capitaine de l’équipe et Hatef Kebbaci. Tous les deux sont originaires de Mulhouse. Il y a aussi Melek Benyounes, une jeune femme qui vit à Colmar. Tous les trois m’accompagnent en Allemagne. Sans eux, le projet n’aurait pas abouti. 

Heureusement pour nous, la fédération algérienne a été créée et a compris le sens de notre démarche. Nous sommes tous les quatre nés ici, mais on ne peut pas nier que nous avons des origines. C’est important en ces moments difficiles, d’aider à rapprocher nos deux pays. 

Et puis, nous avons eu de la chance : cet été, pendant les Jeux méditerranéens à Oran, il y a eu pour la première fois une exhibition de teqball. Ca a donné à ce sport inventé par deux Hongrois en 2015, une très grande visibilité. 

Vous êtes joueur mais vous avez également été nommé entraîneur…

Effectivement, la Fédération algérienne m’a nommé entraîneur de l’équipe nationale algérienne de teqball. L’idée bien entendu c’est de venir par la suite en Algérie pour aider au développement de ce sport et notamment accompagner les plus jeunes. 

Comment avez-vous connu le teqball  ? 

Sur les réseaux sociaux. Un jour, sur Instagram, j’ai vu une vidéo où des stars du foot, comme Messi ou Neymar s’entrainaient sur une table de ping-pong. Les gens appelaient ça du « teqball ». 

J’ai tout de suite été intrigué. Et tout de suite, j’ai voulu savoir où je pouvais pratiquer ce sport. J’ai appris qu’il y avait une fédération française de teqball, que c’était un sport assez récent chez nous et qu’il y avait une vingtaine de clubs en France. C’est comme ça que j’ai eu l’idée d’en ouvrir un à Bourg-en-Bresse. C’était en novembre 2021.

Je suis un ancien joueur de foot. J’ai joué ma première partie de teqball à Metz et ça m’a suffit pour être accro à ce sport. Puis j’ai fait ma première compétition internationale à Naples, en juin dernier. C’était fabuleux.

Pourtant, ce sport existe depuis toujours dans les classes d’école…

C’est vrai que gamins, on a déjà joué au foot sur une table de ping-pong mais y avait pas tant de règles que ça (rires)

Justement, quelles sont les règles du teqball ? 

Déjà pour jouer au teqball, il faut une table de ping-pong incurvée, la balle rebondit mieux que sur une table traditionnelle. Puis, comme au foot, on ne doit pas frapper le ballon avec les mains, mais avec toutes les autres parties du corps, c’est permis. 

Et comme au tennis de table, on doit faire rebondir le ballon sur la table. On peut jouer aussi, comme au ping-pong, en double. La partie se joue en deux sets gagnants. Le premier qui arrive à 12 points gagne le set. 

Quel talent faut-il pour jouer au teqball ? 

Vous savez, ceux qui pratiquent le teqball sont souvent d’anciens footballeurs. C’est beaucoup moins physique que le football à 11, mais cela demande beaucoup d’agilité et de maitrise technique.  

Vous aimez le teqball également pour d’autres raisons…

Oui. Depuis quelques années, je préside une association « Jemna Mix Attitude »s qui se bat pour faciliter l’accès à la culture, favoriser l’émancipation par le sport et l’insertion professionnelle et le teqball peut-être un excellent vecteur pour lier ces trois objectifs. 

Le teqball est un sport inclusif, accessible au plus grand nombre et sans distinction d’âge. Il se joue en mixte hommes et femmes et est aussi ouvert aux personnes porteuses de handicap. On appelle cela le « Parateqball ».  Au final, quand on commence à jouer au teqball, on en devient vite accro. Mais c’est une bonne addiction ! 

 

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Nadir Dendoune