Les menaces de Daech au Sahel une priorité de la lutte antiterroriste

 Les menaces de Daech au Sahel une priorité de la lutte antiterroriste

CETTE IMAGE A ÉTÉ DISPONIBLE PAR UN TIERS. L’AFP NE PEUT PAS VÉRIFIER INDÉPENDEMENT L’AUTHENTICITÉ, L’EMPLACEMENT, LA DATE ET LE CONTENU DE CETTE IMAGE. Le 16 mai 2019, le groupe État islamique célébrant leur embuscade contre une patrouille de l’armée au Niger qui a tué au moins 28 soldats, près du village de Tongo Tongo dans la région ouest de Tillaberi, près de la frontière avec le Mali. © AFP

Le Maroc a appelé au renforcement des capacités des États et des organisations sous-régionales, en réponse aux nouvelles menaces terroristes que pose le groupe “État islamique” (EI/Daech) en Afrique.

 

« La réponse aux menaces émergentes de Daech doit ériger en priorité le soutien aux États africains et aux organisations sous-régionales en matière de renforcement des capacités, le but étant d’assurer des résultats plus durables dans la lutte contre ce groupe terroriste ». C’est la déclaration faite par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine Nasser Bourita, lors de la réunion ministérielle du groupe restreint de la Coalition internationale anti-Daech, tenue en mode virtuel, mardi 30 mars.

Le ministre a fait part de l’engagement du Maroc dans le cadre des efforts de renforcement des capacités en Afrique. En témoigne le soutien de l’ouverture à Rabat d’un bureau du programme pour la lutte contre le terrorisme et la formation en Afrique de l’UNOCT (United Nations Office of Counter-Terrorism).

M. Bourita a en outre appelé à une meilleure coordination des initiatives et efforts internationaux pour faire face à la situation « qui évolue sur le terrain ». Il a mis en avant le « grand potentiel » de mutualisation des efforts de la coalition avec ceux entrepris par la Coalition pour le Sahel en soutien au G5 Sahel.

Il y a lieu aussi de mettre en œuvre les conclusions de la première réunion de la Coalition sur les menaces de l’EI en Afrique de l’Ouest, tenue en novembre dernier. Et ce, à travers un « soutien concret » aux pays de la région dans deux domaines clés, a relevé le ministre. Il s’agit de la collecte et la protection des preuves obtenues sur le champ de bataille, outre le besoin pour une sécurité frontalière globale, a expliqué M. Bourita.

« Une année meurtrière au Sahel avec un total de 4.250 morts »

Même si Daech a perdu contrôle sur ses bastions au Moyen-Orient, le groupe ambitionne toujours de se réinventer en engrangeant davantage de soutien, de fonds et de combattants, en particulier dans d’autres régions du monde, a averti le ministre.

Il a, dans ce sens, fait observer que l’Afrique est désormais la cible et le focus de Daech. Il a précisé que depuis la dernière réunion de la Coalition, la situation continue de se dégrader dans le continent où se propage la menace terroriste qui a atteint aujourd’hui la partie australe de l’Afrique.

L’année 2020 dans la région du Sahel a été la plus meurtrière avec un total de 4.250 morts. Soit une augmentation de 60% par rapport à 2019, a rappelé le ministre, ajoutant que la majorité des victimes sont des civils (59%). Selon Bourita, Daech est en train de renforcer sa présence en Afrique à travers une collaboration plus forte avec d’autres groupes terroristes et réseaux criminels. De plus en plus de groupes prêtent allégeance à Daech, a-t-il souligné. Ils contrôlent des territoires tout en recrutant parmi les groupes séparatistes armés et les réfugiés vulnérables.

Créée en septembre 2014 à l’initiative des Etats-Unis, des pays du Golfe, de la Turquie et de l’Egypte, la Coalition internationale anti-Daech compte aujourd’hui 83 partenaires avec la Mauritanie qui vient de rejoindre la Coalition en 2020.

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Mohamed El Hamraoui