Les Républicains vent debout contre la régularisation de travailleurs immigrés

 Les Républicains vent debout contre la régularisation de travailleurs immigrés

Assemblée nationale, Paris, France – Eric Ciotti, président de LR. Arthur N. Orchard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Les parlementaires de droite exercent une pression croissante sur le gouvernement à l’approche de l’examen de la future loi sur l’immigration au Sénat. Leur principale objection concerne l’article 3 de la loi, qui propose la régularisation des travailleurs sans papiers dans des secteurs en tension. Initialement, ils exigeaient le retrait de cet article pour soutenir le texte, mais leur position a évolué après l’attentat d’Arras.

L’assassinat du professeur Dominique Bernard à Arras par un individu radicalisé, originaire de Russie et arrivé en France en 2008, a poussé la droite à durcir sa position sur l’article 3. Pour ces parlementaires, qui associent souvent immigration et insécurité, cet article est désormais inacceptable.

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L’article 3 du projet de loi du gouvernement propose la création d’une carte de séjour temporaire pour les travailleurs sans papiers dans des secteurs en tension. Cette carte serait automatiquement délivrée sous certaines conditions, notamment la preuve de résidence en France et d’une expérience professionnelle dans l’un des métiers en tension.

 

Proposition de loi constitutionnelle contre l’immigration

Le président du parti Les Républicains (LR), Éric Ciotti, a annoncé le lancement d’une grande pétition nationale sur le thème de l’immigration. Il a déclaré que puisque le président procrastinait pour aller au référendum, il proposait que les Français imposent leur volonté. Son groupe parlementaire a également déposé une proposition de loi constitutionnelle sur l’immigration, qui sera examinée le 7 décembre à l’Assemblée nationale, soit un mois après le passage en première lecture du texte du gouvernement.

Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, a fermé la porte à tout compromis sur l’article 3. Selon lui, si aucun accord n’est trouvé pour supprimer cet article, ils voteront contre le texte. Il a également évoqué des mesures supplémentaires, comme l’arrêt de l’aide médicale d’État pour les sans-papiers.

 

Difficile équilibre de la majorité

Le Rassemblement national (RN) considère également la régularisation des sans-papiers comme une ligne rouge, mais n’exclut pas de voter en faveur du texte. Marine Le Pen a qualifié le projet de loi d’une série de « petites mesures » qui améliorent légèrement la situation.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a insisté sur le maintien de l’article 3 dans le projet de loi, malgré les discussions internes sur sa suppression. Il est déterminé à préserver cet équilibre, même si certaines divisions semblent apparaître au sein du gouvernement.

Face à ces divisions, des députés de l’aile gauche de la majorité ont réaffirmé leur soutien à l’article 3 et exigé un rendez-vous pour clarifier la position du gouvernement. La droite espère capitaliser sur ces dissensions pour influencer le débat sur l’immigration. La députée Horizons, Naïma Moutchou, a également pris ses distances avec certaines mesures du projet de loi, rejoignant ainsi la droite dans son opposition à l’article 3.

Rached Cherif