Massacre de Sétif : douze parlementaires français se rendront en Algérie pour le 8 mai

De gauche à droite : Karim Ben Cheikh, Akli Mellouli, Sabrina Sebaihi et Danielle Simonnet. En Algérie pour commémorer les massacres du 8 mai 1945. Crédits photos : Assemblée nationale / AFP ; Akli Mellouli / Facebook ; Assemblée nationale / AFP ; Joël Saget / AFP.
Des parlementaires français se rendront en Algérie pour commémorer l’autre 8 mai 1945. L’objectif est de faire reconnaître les massacres qui ont eu lieu en Algérie à cette date-là.
Douze parlementaires français ont entrepris de commémorer le 80e anniversaire de la « victoire sur le nazisme », et donc de la fin de la Seconde Guerre mondiale, depuis l’Algérie.
Dans un communiqué (6 mai), les parlementaires expliquent leur intention de participer à la commémoration de l’Autre 8 mai 1945 afin de faire reconnaître enfin ce qu’il s’est passé ce jour-là de l’autre côté de la Méditerranée.
À Sétif, Guelma et Kherrata, des manifestations pacifiques, pour fêter la fin de la guerre et revendiquer l’indépendance de l’Algérie, avaient été réprimées dans le sang sur ordre de l’exécutif français. Un massacre ayant coûté la vie à 15 000 Algériens selon les autorités françaises, 45 000 victimes selon les autorités algériennes.
Reconnaissance
Sabrina Sebaihi (EELV), Danielle Simonnet (Écologiste et social), Karim Ben Cheikh (Écologiste et social) ou encore Akli Mellouli (Divers gauche) comptent parmi les douze parlementaires qui feront le déplacement en Algérie.
Un voyage inscrit dans le cadre d’un groupe de travail lancé l’an passé pour reconnaître officiellement les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata. « Ce déplacement en Algérie doit marquer une étape dans la reconnaissance par la France de sa responsabilité dans ces crimes coloniaux », précisent les parlementaires.
Timides avancées
Le 20 décembre 2012, devant les parlementaires algériens réunis au Palais des Nations à Alger, François Hollande reconnaissait « les souffrances » infligées par la colonisation, « un système profondément injuste et brutal ». « À Sétif, le 8 mai 1945, le jour même où le monde triomphait de la barbarie, la France manquait à ses valeurs universelles (…) Nous avons ce devoir de vérité sur la violence, sur les injustices, sur les massacres, sur la torture », ajoutait-il.
Un début de reconnaissance, mais pas d’excuses de la part de l’État français. Depuis, peu d’avancées ont eu lieu. Pour les douze parlementaires qui seront présents en Algérie demain, « le travail mémoriel et la reconnaissance des crimes coloniaux par les plus hautes autorités de la République » sont essentiels pour rétablir une relation entre la France et l’Algérie qui a connu quelques dégradations ces derniers mois.