Méditerranée : plus d’un mois d’attente et pas de solution

 Méditerranée : plus d’un mois d’attente et pas de solution

Le pétrolier Maersk Etienne en train de secourir un groupe de 27 migrants, début août 2020 en Méditerranée.

Un navire marchand ayant secouru des migrants se voit bloqué en mer Méditerranée et interdit de débarquer ces rescapés. Une situation peu commune et inquiétante pour un navire de ce type.

 

Bloqués

27 personnes ont été secourues en mer Méditerranée et se retrouvent bloquées, depuis plus d’un mois, à bord du navire auquel ils doivent la vie.

Le Maersk Etienne n’a jusqu’ici pas obtenu l’autorisation de débarquer les rescapés. Une situation habituelle pour les navires des ONG qui sillonnent la Méditerranée, mais qui l’est beaucoup moins pour un navire marchand.

Si l’équipage a pu partager sa nourriture et ses couvertures, le Maersk ne bénéficie pas des structures nécessaires à une assistance médicale.

Dans un communiqué, la Chambre internationale de la marine marchande (ICS), le HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) appellent au débarquement immédiat des rescapés.

 

Droit international

L’ICS a récemment adressé un courrier au secrétaire général de l’Organisation maritime internationale (OMI) concernant cette situation.

La Chambre internationale de la marine marchande demande « d’envoyer un message clair selon lequel les États doivent veiller à ce que les incidents de recherche et de sauvetage maritimes soient résolus dans le respect de la lettre et de l’esprit du droit international ».

 

Débarquement sûr

Filippo Grandi du HCR appelle ainsi directement les Etats membres à « assumer leur rôle pour mener à bien ce sauvetage en permettant aux personnes secourues de débarquer ».

« L’OIM et le HCR appellent depuis longtemps les États à s’écarter de l’approche actuelle qui prône une prise en compte au cas par cas, et à mettre en place un système dans lequel les États côtiers assument une responsabilité égale dans la mise à disposition d’un port sûr où accoster » rappelle le directeur général de l’OIM, Antonio Vitorino.

Des solutions demandées de longue date et un balbutiement au niveau européen. Ce qui ne fait que renforcer cette impression d’inertie totale en ce qui concerne ces tentatives de traversée désespérées et dangereuses de migrants en mer Méditerranée.

Charly Célinain