Le Maroc refuse de jouer le rôle de gendarme de l’Europe

 Le Maroc refuse de jouer le rôle de gendarme de l’Europe

Le ministre marocain chargé des relations avec le Parlement et la société civile


Le Maroc refuse d’être un gendarme en matière d’immigration et assumera sa responsabilité face aux réseaux d’immigration clandestine.


L’annonce a été faite par Le  ministre chargé des relations avec le Parlement, la société civile, et porte-parole du gouvernement, jeudi 6 septembre à Rabat, lors de  son habituelle conférence de presse suivant le conseil du gouvernement.


Même si Mustapha El Khalfi  a insisté sur le fait que « l’aspect financier du partenariat Maroc-Union européenne reste un détail  », le responsable gouvernemental a plaidé pour   « la coordination conjointe  » entre les deux parties.  Le porte parole du gouvernement a rappelé les mesures prises par le Maroc unilatéralement.


« Le nombre total de rapatriés volontaires a atteint 1 400 personnes en 2018 », a-t-il précisé, ajoutant que « depuis 2004, 22 000 personnes ont bénéficié de ce processus ».


Mustapha El Khalfi a en outre expliqué que cette opération se déroule sous la supervision de L’Organisation internationale des Migrations (OIM).


S’agissant des déplacements de migrants relayés sur les réseaux sociaux, le ministre a révélé que « le transfert des migrants des lieux d’exploitation par les réseaux de migration vers leurs pays d’origine est toujours en cours ». Cela passe notamment par « des transferts des zones nordiques où les réseaux de trafic humains sont actifs vers le centre du pays dans une procédure encadrée par la loi ».


Mettant en évidence le rôle des pouvoirs publics en la matière, le porte-parole du gouvernement estime que « ce n’est pas seulement un problème pour le Maroc. Et que malgré les efforts entrepris par le Royaume, le pays poursuivra sa politique humanitaire dans le traitement des immigrés ». Le responsable marocain  a également indiqué  que le Conseil national des droits de l’Homme pouvait intervenir en cas d’éventuelles violations des droits de l’Homme au cours de ce processus.


Une lutte sans merci contre les réseaux criminels


Selon les données officielles du  ministère de l’Intérieur, les autorités ont pu bloquer plus de 54.000 tentatives de migration clandestine vers l’Europe ; le  démantèlement de 74 réseaux criminels de traite d’êtres humains ; la saisie de 1.900 objets liés à la migration clandestine, allant du zodiac aux moteurs, en passant par le jet-ski. Elles ont réussi à déplacer un grand nombre de migrants des régions nord vers l’intérieur du pays, afin de les protéger des réseaux criminels qui sévissent dans le nord.


Selon les analystes le Maroc fait de plus en plus face a des mouvements de migration et se transforme en terre de séjour en plus d’être une destination de transit vers l'Europe. Le Maroc ne peut ni ne veut continuer de supporter seul le poids de cette politique et refuse d’être le gendarme  de l’Europe.

Mohamed El Hamraoui