Mineurs isolés étrangers : le campement parisien perdure

 Mineurs isolés étrangers : le campement parisien perdure

Un campement inédit alerte sur le sort des mineurs isolés étrangers à la rue. Square Jules Ferry, Paris, France – 2 Juillet 2020. Photographie de Julie Limont / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Depuis 18 jours, une centaine de mineurs isolés étrangers (MIE) dorment sous des tentes dans un square parisien, dans l’indifférence la plus totale.

Survivre

« Aucune proposition concrète n’a été avancée par les pouvoirs publics afin d’offrir une prise en charge pérenne et adaptée à ces jeunes, contraints de survivre à la rue » rappelle le Comité pour la santé des exilés (Comede).

Depuis le 30 juin, une centaine de mineurs isolés étrangers (MIE) se sont installés sous des tentes square Jules Ferry (Paris, 11e arrondissement).

Cinq associations les accompagnent au quotidien : Le Comede, Médecins sans Frontières, les Midis du MIE, TIMMY et Utopia 56.

Elles demandent « que soit enfin organisée une prise en charge réelle et systématique des mineurs isolés étrangers ».

Urgence

Les MIE ne peuvent que s’entasser dans ce campement au cœur de Paris. Ils sont pour la plupart en recours auprès des juges. Pour bénéficier de la protection de l’Aide sociale à l’Enfance (ASE), ces jeunes migrants doivent prouver leur minorité aux administrations de l’Etat.

Outre les nombreux biais qui entachent les différents tests permettant de déterminer la minorité, la crise du coronavirus a fortement ralenti toutes les procédures.

Les associations se sont donc adressées au Premier ministre, au ministre de l’Intérieur, au conseil départemental et à la préfecture d’Ile-de-France pour trouver des solutions. Et se réunir « en urgence pour organiser une issue digne à cette situation ».

Covid-19

Le 15 avril dernier, le tribunal administratif de Paris ordonnait aux autorités d’héberger les Jeunes isolés étrangers… Dans un contexte où toutes les institutions tournaient au ralenti.

Les structures d’accueil doivent répondre aux normes sanitaires requises. Pour prévenir la propagation du Covid-19. Et ce, « jusqu’à ce que l’autorité judiciaire se prononce définitivement sur la question relative à sa minorité ».

Sauf que l’état d’urgence sanitaire a pris fin le 10 juillet. Par conséquent, les chances d’obtenir une éventuelle solution pérenne de logement s’amenuisent. Tandis que l’ombre d’une évacuation du camp est de plus en plus menaçante au fil des jours.

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Charly Célinain